Rémi Marcoux: départ d'un grand entrepreneur

Publié le 17/02/2012 à 09:27, mis à jour le 17/02/2012 à 09:27

Rémi Marcoux: départ d'un grand entrepreneur

Publié le 17/02/2012 à 09:27, mis à jour le 17/02/2012 à 09:27

BLOGUE. C’est aujourd’hui que Rémi Marcoux, 71 ans, fondateur de Transcontinental, quitte officiellement comme président exécutif du conseil. Isabelle Marcoux, sa fille, prend sa place.

C’est l’aboutissement d’un processus de transition dans la direction de Transcontinental, dont on peut identifier le début en 2007, lorsque Isabelle Marcoux a été nommée vice-présidente du conseil d'administration ou même en 2004 lorsqu’elle a été nommée vice-présidente au développement.

Reste qu’il s’agit du départ d’un des grands entrepreneurs du Québec. Rémi Marcoux, avec Claude Dubois et André Kingsley, a fondé Transcontinental en 1976, en acquérant une petite imprimerie à Saint-Laurent. Trente-cinq années plus tard, la société a un chiffre d’affaires de 2,1 milliards de dollars (G$), dont 1,4G$ dans le secteur de l’imprimerie et a 10 500 employés.

J’ai rencontré M. Marcoux la première fois en 1986 alors que j’arrivais au Journal Les Affaires, propriété de Transcontinental. Voyant que j’étais gêné et mal à l’aise en sa présence, il a immédiatement cherché à me mettre à l’aise en me souhaitant chaleureusement la bienvenue. Ce fut le début d’une relation enrichissante marquée par le respect, l’échange et l’humour.

À chaque fois que Rémi Marcoux passait dans l’édifice où était situé le Journal, il prenait le temps de venir saluer Jean-Paul Gagné, éditeur du journal, tout en n’oubliant pas de me serrer la main. Avec le temps, les échanges se sont multipliés.

M. Marcoux, malgré son immense succès, est resté humble et ouvert. Je peux vous dire, pour l’avoir mis à l’épreuve à plusieurs reprises, qu’il a un grand sens de l’humour.

Il a de plus toujours eu une place toute spéciale pour le Journal Les Affaires dans son cœur. Il a un grand respect pour le travail des médias sans jamais s’immiscer dans les décisions éditoriales.

100$ gagné, mais non mérité

Il y a quelques années, passant par mon bureau, nous avions discuté longuement de la situation économique et de la montée du dollar canadien (qui affectait la rentabilité de la société). Tout d’un coup il m’a lancé, «le dollar va atteindre la parité d’ici la fin de l’année». Nous étions au milieu de l’année et spontanément je l’ai pris au mot.

« Je vous parie 100$ que non ! » Nous nous sommes serré la main sur cela.

Le dollar a poursuivi son ascension toute l’année, pour clôturer à environ 0,99$ US. Techniquement, j’avais gagné, mais je savais que je m’étais trompé et qu’il avait eu raison. Il m’a tout de même payé….

Le départ de Rémi Marcoux me rappelle ainsi de nombreux souvenirs agréables car je me compte très chanceux de l’avoir rencontré et d’avoir fait partie de la grande famille Transcontinental.

Mais cela me rappelle aussi que le Québec doit continuellement former d’autres entrepreneurs de sa trempe. C’est un défi énorme qu’il faut relever.

Merci beaucoup M. Marcoux.

Bernard Mooney

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom à l'étranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier à nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.