Pharma: pessimisme exagéré?

Publié le 29/06/2010 à 16:01

Pharma: pessimisme exagéré?

Publié le 29/06/2010 à 16:01

Blogue. L’hebdomadaire Barron’s publie cette semaine une manchette intéressante à propos de l’industrie pharmaceutique. La publication prétend que le pessimisme entourant les grandes pharmaceutiques mondiales est exagéré et qu’il s’agit là d’une occasion pour les investisseurs.

Plusieurs titres du secteur se vendent à moins de 10 fois les profits. Par exemple, le géant Pfizer se vend 6,7 fois les profits prévus en 2010; l’européenne Sanofi-Aventis (titre acheté par Warren Buffett) à 7,0 fois; Eli Lilly à 7,7 fois; etc.

De plus, ils versent des dividendes élevés : Glaxo paie du 5,7 %, Pfizer 5,0%, Lilly 5,7 %, etc.

Ce qui me frappe, c’est qu’on parle d’un secteur qui est en défaveur depuis de nombreuses années. Et jusqu’à maintenant, c’est le marché qui a eu raison.

Peut-être qu’aujourd’hui le pessimisme est rendu exagéré, ce qui ne serait pas surprenant après tant de mauvaises années.

Toutefois, l’acheteur ne doit pas penser faire un gros coup d’argent rapide. Les perspectives sont encore difficiles à moyen terme, surtout en raison de la perte d’exclusivité de plusieurs brevets sur d’importants médicaments.

Je croyais que nous étions au sommet de cette vague en 2010-11, avec Lipitor de Pfizer qui perd son exclusivité aux Etats-Unis l’an prochain. Il semble que ce n’est pas le cas.

Pfizer perdra l’exclusivité sur d’autres médicaments importants comme le Viagra (neuf en fait d’ici 2015). Eli Lilly sur des médicaments comme Zyprexa (5 milliards de revenus) et Cymbalta (3 milliards). Merck sur Singulair (5 milliards). Bristol-Myers et Sanofi sur Plavix (3 milliards). Etc.

C’est une véritable hécatombe car les 50 milliards de dollars investis en recherche par les neuf grandes pharma sont incapables de compenser ces pertes.

Ce qui fait que plusieurs sociétés pharmaceutiques pourraient voir leurs profits baisser dans les prochaines années. Selon les analystes, les profits par action de Bristol-Myers en 2015 devraient être inférieurs à ceux de 2010; la même chose pour Eli Lilly, Astra-Zeneca et Sanofi. On parle de cinq années!

Voilà qui est renversant quand on pense que ces sociétés ont longtemps été considérées comme les titres de croissance par excellence!

Malgré cela, il est possible que ces mauvaises performances soient déjà incorporées et plus encore dans le cours de ces titres. C’est ce que vous devez déterminer avant de les acheter…

Bernard Mooney

 

 

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