Mooney: Le retour des pharmas

Publié le 16/10/2012 à 23:10, mis à jour le 17/10/2012 à 11:44

Mooney: Le retour des pharmas

Publié le 16/10/2012 à 23:10, mis à jour le 17/10/2012 à 11:44

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. Ouf. Il en a fallu de la patience. Après une traversée du désert de plus de 10 ans, il semble bien que les investisseurs recommencent à faire confiance aux grandes pharmaceutiques.

Ainsi, au moins cinq parmi les plus importants représentants de cette industrie ont fait de nouveaux sommets mercredi. Ce qui n’est certes pas un hasard.

Par exemple, Eli Lilly a atteint un nouveau sommet pour ses 52 dernières semaines, à 53,88$US alors que son creux était à 35,46$US. C’est une appréciation de près de 52%, ce qui se compare fort avantageusement à la progression d’environ 20% de l’indice S&P 500 depuis un an et de 26% depuis son creux des 52 dernières semaines.

Abbott Laboratories a atteint un sommet à 72,47$US, contre un creux de 51,50$US; Pfizer, un sommet à 25,92$US, contre un creux de 18,15$US ; Merck, un sommet à 47,27$US, contre son creux de 32$US.

Enfin, Johnson & Johnson a lui aussi atteint un nouveau sommet à 69,80$US après des résultats trimestriels encourageants. Le titre a toutefois progressé de seulement 13% depuis son creux de 61$US.

Ces titres ont plusieurs attraits dans le contexte actuel. D’une part, un des grands vents contraires est pratiquement disparu, soit la perte de brevets sur des médicaments générant des revenus imposants. Cette vague a été une source importante de décroissance pour les grandes pharmaceutiques depuis quelques années et les incertitudes quant à leur capacité de remplacer ces méga-médicaments (comme Lipitor qui générait plus de 11 milliards de dollars en revenus pour Pfizer) ont longtemps fait peur aux investisseurs.

En même temps, les récents résultats d’essais cliniques sont relativement encourageants (par exemple, chez Abbott et Eli Lilly). J’ai mes réserves à ce sujet car ce que j’ai vu ne semble pas représenter un revirement majeur. Mais la perception des investisseurs est que les perspectives quant à une légère reprise de la croissance s’améliorent.

Or, et c’est un autre point important, il n’en faut pas plus pour ouvrir la porte chez bien des portefeuilles à ces titres si longtemps délaissés.

Se vendant encore à une évaluation fort raisonnable, Pfizer par exemple se vend à un peu plus de 11 fois ses bénéfices de 2013, et avec un rendement en dividende intéressant (3,5% dans le cas de Pfizer, 3,6% pour Eli Lilly, 3,7% pour Merck, etc.), tous ces titres représentent des véhicules perçus comme peu risqués pour être investis en Bourse dans un contexte macro-économique incertain (a-t-il déjà été certain?)

Et, à mon avis, il n’y a pas de raison actuellement pouvant justifier que ces titres se vendent moins cher que le marché dans son ensemble. Il y a donc encore un peu de potentiel à court terme de ce côté.

À plus long terme, le plus grand défi des sociétés pharmaceutiques sera de renouveler leur portefeuille de médicaments. C’est là le plus grand risque selon moi et de ce côté, j’avoue mon incapacité à tirer quelque conclusion que ce soit.

Qu’en pensez-vous?

Bernard Mooney

 

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