Mooney: Comment limiter le dommage de la conversion des devises

Publié le 15/10/2012 à 22:12, mis à jour le 16/10/2012 à 08:21

Mooney: Comment limiter le dommage de la conversion des devises

Publié le 15/10/2012 à 22:12, mis à jour le 16/10/2012 à 08:21

BLOGUE. Un lecteur m’a écrit récemment concernant l’impact de la conversion des devises sur les rendements.

«J'aimerais vous dire que la conversion des devises pour un achat ou une vente gruge le rendement...que vous faites miroiter à la plupart de vos fidèles lecteurs», m’a-t-il mentionné.

Ce lecteur se demandait entre autres jusqu’à quel point cet impact était élevé et si j’en tenais compte.

Il a raison car il est vrai que chaque fois que vous convertissez des dollars canadiens pour acheter un titre américain, vous payez des frais. La même chose lorsque vous vendez un titre américain et que le produit de la vente est converti en dollars canadiens. Et oui c’est un facteur dont je tiens compte et tous les investisseurs devraient en faire autant.

Ceci dit, il y a des moyens de limiter leur impact. Le premier est d’ouvrir un compte américain chez votre courtier et d’y transférer le capital que vous voulez investir aux États-Unis. À partir de ce moment, toutes vos transactions seront en dollars US et l’encaisse sera conservée en dollars US (donc plus de frais de conversion).

Quant au REER, c’est là que l’impact peut être significatif. Certains courtiers escompteurs ont lancé des comptes REER avec la possibilité de conserver l’encaisse en dollars américains. Cela peut être une solution intéressante, particulièrement si votre courtier l’offre sans frais additionnels (ce qui n’est pas toujours le cas).

Une autre méthode est de lier les achats US à des ventes US le même jour. Par exemple, vous vendez les actions XYZ pour acheter le même jour des actions ABC (pour une somme à peu près équivalente). Vous pouvez alors demander en appelant votre courtier que les deux transactions se fassent au même taux de change (il est important d’appeler le jour même avant la fermeture des Bourses).

Si vous vendez un titre américain sans vouloir en acheter un autre parce que vous voulez augmenter votre encaisse, vous pouvez à la place acheter un fonds négocié en Bourse se transigeant en dollars américains représentant l’équivalent d’un fonds monétaire. Ce fonds sera l’équivalent d’avoir de l’encaisse; il est donc très important de vérifier qu’il ne soit pas du tout volatil.

Vous ne voulez pas vous retrouver avec une perte en capital de 10% parce que vous vouliez éviter des frais de conversion de 1,5%.

Vous n’aimerez pas vraiment ma dernière suggestion parce qu’elle est l’équivalent de l’abstinence comme technique de contraception : transiger le moins possible ! Peu de transactions signifie peu de conversion et peu de frais !

En terminant, il est évident que les investissseurs canadiens achetant des titres US depuis quelques années ont eu le puissant vent de face d’une devise qui s’apprécie. Toutefois, à long terme, avec notre dollar valant plus qu’un dollar américain, on peut présumer rationnellement que les prochaines années seront moins difficiles. Du moins, l’appréciation de notre dollar ne devrait pas être un facteur dans une perspective de plus de cinq ans.

Bernard Mooney

 

Blogues similaires

Canada Goose : le coup de froid

Édition du 26 Janvier 2019 | François Pouliot

CHRONIQUE. Le Canada a bon nom Ă  l'Ă©tranger. Utilisons-le pour tenter de donner du levier Ă  nos produits. Bonne ...

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.