Mooney: La Fed est fidèle à elle-même

Publié le 18/09/2013 à 15:56

Mooney: La Fed est fidèle à elle-même

Publié le 18/09/2013 à 15:56

BLOGUE. La décision de la Federal Reserve de continuer son programme de soutien exceptionnel à l’économie a surpris les investisseurs. Plusieurs s’attendaient à ce qu’au moins la banque centrale réduise un peu son programme d’achats d’obligations.

Pas du tout. Les autorités de la Fed maintiennent ce programme de façon intégrale.

Ce n’est pas une surprise à mon avis car elle et son président Ben Bernanke restent fidèles à eux-mêmes.

Depuis que M. Bernanke a laissé savoir en mai que la Fed pourrait réduire ses achats d’obligations, les marchés financiers ont anticipé ce geste en poussant les taux d’intérêt en hausse. Ce qui a eu des conséquences concrètes négatives sur le secteur immobilier.

De plus, les statistiques économiques ont montré une croissance modérée à faible, même si le taux de chômage a continué de baisser.

Ce qui signifie que les conditions monétaires sont devenues plus restrictives alors que la croissance économique demeure relativement décevante. Confirmer le retrait du programme d’achat d’obligations pourrait ainsi restreindre davantage les conditions monétaires, risquant de provoquer un ralentissement indu de l’économie.

Par ailleurs, l’élément pouvant forcer la main de la Fed, l’inflation, demeure peu inquiétant. La plus récente lecture de l’indice des prix à la consommation (IPC) à 1,5% donne une bonne marge de manoeuvre à la banque centrale.

Pour donner encore plus de poids à sa décison, la Fed a réduit ses attentes quant à la croissance économique. Elle prévoit une croissance de 2 à 2,3% (2,3 à 2,6% auparavant) pour cette année et entre 2,9 et 3,1% en 2014 (3,0 à 3,5% auparavant).

Le dernier élément, intangible celui-là, que bien des gens oublient est le fait que M. Bernanke a étudié en profondeur la dépression américaine de 1930 et également l’expérience japonaise. Ce qui renforce sa détermination à faire en sorte que les États-Unis ne vivent pas la longue période de déflation qu’a connu le Japon.

Dans ce sens, avec le taux d’inflation sous 2%, il demeure convaincu que la déflation demeure l’ennemi à combattre.

Et il agit en conséquence peu importe ce que les marchés financiers peuvent en penser.

 

Bernard Mooney

 

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