Le grand cycle des ressources

Publié le 05/09/2012 à 08:57

Le grand cycle des ressources

Publié le 05/09/2012 à 08:57

BLOGUE. Selon le gouvernement fédéral, les ressources naturelles représentent 20% de l’économie canadienne. À leur place, je ne m’en vanterais pas.

En effet, même si ce secteur a connu un impressionnant boom depuis 2000, les perspectives pour les 10 prochaines années sont mauvaises.

À court terme, les actionnaires des sociétés actives dans des ressources savent que le contexte est difficile. Depuis un an, le prix du pétrole a baissé de 10%, celui du cuivre de 21%, le fer de 26%, le nickel de 32%, le zinc de près de 23%, l’aluminium de 25%, etc.

Les vendeurs du temple minier, qui comprennent les politiciens ces temps-ci, vous diront qu’il ne s’agit que d’une pause dans un long marché haussier.

Ouais.

C’est presque vrai, sauf qu’on voit ce marché haussier avec le rétroviseur. En effet, le prix de bien de matières premières a explosé depuis le début des années 2000.

Par exemple, le prix du cuivre, d’août 2002 au sommet atteint en juillet 2011, s’est apprécié de plus de 500%! Le prix du pétrole a pratiquement quadruplé pendant la même période et à son sommet de 2008, il avait presque quintuplé.

La hausse la plus impressionnante appartient probablement au minerai de fer dont le prix a été multiplié par 14 entre août 2002 et son sommet atteint en février 2011. Depuis, cette ressource a vu son prix reculer d’environ 30%, mais cela demeure 10 fois le prix d’il y a 10 ans.

À plus long terme, toutes les forces de la nature et de l’économie agiront pour pousser les prix des ressources vers leur moyenne historique, et peut-être sous cette moyenne (les cycles ont tendance à atteindre des niveaux extrêmes dans une direction, puis dans l’autre).

Ce point est d’une clarté proverbiale lorsqu’on regarde un graphique à très long terme des prix des matières premières en termes réels (ajustés pour tenir compte de l’inflation). Par exemple, j’ai vu récemment un tel graphique produit par la firme de recherche BCA qui remonte à 1800. On y voit une longue courbe constamment en baisse, démontrant que ce qui coûtait un peu plus de 4,5$ en 1800 coûtait seulement environ 3,70$ aujourd’hui. C’est plus de 200 ans plus tard!

Oui, ce graphique montre la période haussière actuelle car en 2000, c’était seulement 3$. Cette hausse a d’ailleurs surpassé la tendance à long terme de deux écart-type, ce qui signale un niveau de prix extrême.

Les mouvements haussiers, qui durent plusieurs années, sont toujours suivis par d’importantes baisses qui mènent pratiquement toujours à de nouveaux creux historiques.

Je ne sais pas exactement quand, mais je sais que c’est une simple question de temps.

Ce n’est sûrement pas le temps de braver l’histoire et les lois économiques.

Dans 10 ans, le gouvernement fédéral ne se vantera plus que les ressources représentent 20% de notre économie...

Bernard Mooney

P.S. Il est fondamentalement très révélateur de constater la baisse des prix des ressources à long terme après inflation. C’est suffisant pour éviter ce secteur.

 

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