Janet Yellen face aux critiques du Congrès jeudi

Publié le 16/11/2016 à 09:56

Janet Yellen face aux critiques du Congrès jeudi

Publié le 16/11/2016 à 09:56

Par AFP

La présidente de la Fed, Janet Yellen. (Photo: Getty)

Pour la première fois depuis l'élection de Donald Trump, qui a vivement critiqué la banque centrale, la présidente de la Fed Janet Yellen prend la parole jeudi au Congrès où elle devrait avertir qu'une hausse des taux se prépare pour décembre.

Devant une commission sur les affaires économiques, Mme Yellen va aussi s'attacher à défendre l'indépendance de la banque centrale et ses efforts de régulation financière, soumis à une attaque en règle des républicains, qui ont conservé le contrôle des deux chambres du Congrès.

La banque centrale et sa dirigeante ont également été la cible des critiques du candidat républicain durant la campagne qui lui reprochait de faire le jeu des démocrates. 

Légalement, le nouvel hôte de la Maison blanche n'a pas les moyens de révoquer la responsable de la banque centrale, à moins de faute grave, et les analystes ne croient pas à une démission de la première femme à la tête de la Fed.

Mais le mandat de quatre ans de Mme Yellen arrive à échéance en février 2018 ce qui donnera l'occasion à Donald Trump de mettre sa patte personnelle sur la direction de la banque centrale. 

Sur le front de la régulation financière, l'approche du magnat de l'immobilier a été ambivalente, voire contradictoire. Il a appelé à dénoncer la loi Dodd-Frank qui, après la crise financière de 2008, force les banques à mettre davantage de capitaux de côté et à se soumettre à des tests de résistance. Mais il a aussi évoqué le rétablissement d'une loi de 1933, le Glass Steagall Act, qui séparait les banques de dépôts des banques d'investissement.

Jeudi, les marchés attendent en tout cas de Janet Yellen qu'elle éclaire avant tout ses intentions de politique monétaire. La patronne de la Fed «va donner le feu vert à l'idée qu'il faut s'attendre à une hausse des taux d'intérêt» à la réunion monétaire des 13 et 14 décembre, a assuré Jim O'Sullivan, chef économiste pour HFE.

Selon lui, ce relèvement, qui interviendrait un an exactement après le premier resserrement du crédit depuis dix ans, «est quasiment une affaire réglée» sauf événement imprévu sur les marchés.

L'inflation est assurément sur la pente ascendante tandis que le marché du travail s'approche du plein emploi. La dirigeante devrait ensuite indiquer que les futures hausses de taux seront «graduelles», équivalant à pas plus d'un point de pourcentage «étalé en quatre fois sur un an», ajoute cet économiste.

Réformer la Fed

Sur le plan réglementaire, l'audition au Congrès va sans doute de nouveau mettre en avant plusieurs idées de réformes républicaines. Ces projets de loi veulent soit imposer à la Fed une formule économique prévisible pour agir sur les taux soit exiger des audits réguliers des décisions de la banque centrale voire une réforme de sa structure, comme le soutiennent les textes des sénateurs républicains Rand Paul ou Richard Shelby.

Un des plus virulents opposants de Janet Yellen, le sénateur républicain Jeb Hensarling, président de la commission des services financiers, a critiqué le processus des tests de résistance bancaires en se fondant sur un rapport de l'Office gouvernemental des comptes (GAO). «Non seulement ils ne sont pas transparents mais ils font souvent double emploi et imposent des coûts et un fardeau inutile aux institutions bancaires qui finalement les répercutent sur les consommateurs», a déclaré ce sénateur mardi.

L'élu du Texas est en bonne place parmi les noms évoqués pour être le prochain secrétaire au Trésor, avec l'ex-banquier de Goldman Sachs, Steve Mnuchin. Il assure que les conclusions «dévastatrices» du rapport du GAO «démontrent l'absolue nécessité pour le nouveau président de désigner un vice-président pour la supervision à la Réserve fédérale».

Daniel Tarullo est actuellement de facto en charge de cette régulation financière mais n'a jamais pu être confirmé formellement par le Congrès pour cette tâche. Les marchés supputent qu'il pourrait quitter la Fed prématurément s'il n'était pas choisi pour chapeauter la règlementation bancaire.

Avec deux autres postes de gouverneurs toujours non pourvus, cela offrirait alors trois occasions immédiates au nouveau président américain de laisser son empreinte sur la banque centrale la plus puissante du monde.

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