BLOGUE. Je ne voulais pas aborder de thèmes reliés à la campagne électorale qui se termine aujourd’hui par le vote pour élire un nouveau gouvernement au Québec. Toutefois, plusieurs lecteurs m’ont contacté pour réagir face à certaines promesses qui, selon eux, n’ont pas été beaucoup discutées dans les médias.
Elles concernent l’intention du Parti Québécois et de la Coalition Avenir Québec (CAQ) d’augmenter les impôts payés sur les dividendes et les gains en capital.
Par exemple, le PQ mentionne dans son programme qu’il veut réduire les crédits d’impôts sur les dividendes de moitié et de taxer les gains en capital à 75% au lieu de 50% actuellement. Pour sa part, dans son cadre financier, la CAQ inscrit une réduction du crédit d’impôt sur le dividende et mentionne également son intention d’augmenter l’imposition sur les gains en capitaux.
À mon avis, c’est une autre attaque vicieuse contre les épargnants qu’on déguise comme une manœuvre pour taxer les «riches». En effet, avec des taux d’intérêt déprimés, de plus en plus d’épargnants n’ont pas de choix que de se tourner vers les titres offrant des dividendes élevés. Ces épargnants pourraient avoir la désagréable surprise de verser une partie de leurs revenus additionnels à l’État québécois.
Quand on considère que le dividende est une distribution faite par une entreprise après que celle-ci ait déjà payé ses impôts sur ses profits, on réalise que tout impôt additionnel est une double imposition. Ne s’agit-il pas d’une grave injustice ?
De plus, un lecteur m’a fait cette observation :
« Je considère qu'il y aura un problème d'équité fiscale dans le traitement des crédits d'impôts pour dividendes. En effet, en baissant le crédit d'impôt de moitié, le dividende sera moins avantageux fiscalement que des intérêts lorsque le taux d'imposition maximal (24%) s'applique. Ce sera pire encore lorsque le taux maximal sera de 31%. » C’est un autre point de vue intéressant.
Concernant le gain en capital, on peut voir cela de plusieurs façons. Reste que si voulez encourager la création d’entreprises et de richesse, vous avez avantage à taxer le moins possible le capital.
Considérez enfin le parcours financier et fiscal de votre argent : vous gagnez 1 000$, en versez environ 400 à 450$ aux gouvernements (impôts sur le revenu), sur le 550-600$ qui reste, vous payez plus de 15% lorsque vous faites vos achats (TPS et TVQ) et si vous avez la discipline d’épargner disons 100$, les revenus provenant de cet épargne seront encore plus taxés qu’avant. Ouf !
Les épargnants ont désespérément besoin d’organismes pour défendre leurs droits avant de mourir étouffés !
Bernard
Mooney
