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Le constructeur d'automobiles japonais Nissan a confirmé mercredi viser un bénéfice net record en 2015/16 après une hausse de 34% au cours des neuf premiers mois grâce à de solides ventes en Amérique du Nord.
Entre le 1er avril et le 31 décembre 2015, le groupe, dont le français Renault est le premier actionnaire, a dégagé un bénéfice de 452,8 milliards de yens (environ 5,5 milliards de dollars canadiens), dépassant les attentes des analystes, contre 338,8 milliards un an plus tôt.
Son résultat d'exploitation a bondi de 40,6% à 587,5 milliards de yens (7,1G$CA), pour un chiffre d'affaires en progression de 10,6% à 8,943 milliards de yens (107G$CA).
«Notre offensive en termes de produits a porté ses fruits en Amérique du nord et en Europe de l'ouest, où la demande a été très dynamique», a commenté le PDG Carlos Ghosn, cité dans un communiqué.
«Notre solide performance sur ces marchés a compensé l'impact d'effets de change défavorables dans les pays émergents et de conditions de marché difficiles dans le monde », a-t-il souligné.
« Nous avons connu des soucis au Japon et dans certaines économies émergentes, mais la tendance est positive aux États-Unis, donc nous n'avons pas revu nos estimations annuelles », a confirmé Joji Tagawa, vice-président de Nissan, lors d'une conférence de presse.
Il a souffert dans sa patrie (-8,2% en volume), à l'image de Toyota, dans un contexte morose, ainsi qu'en Russie, au Moyen-Orient et en Amérique latine. Mais il a vu ses ventes unitaires progresser de 10,1% sur le marché nord-américain, où son crossover Rogue a particulièrement séduit.
En Chine, premier marché automobile mondial, le constructeur a résisté (+1,8%) et prévoit « un redressement » du marché en 2016.
Sur la période passée en revue, Nissan a écoulé 3,89 millions de voitures dans le monde (+1,4%), citant outre Rogue, les modèles Qashqai, X-Trail, Altima ou encore la citadine électrique Leaf.
Le groupe, qui avait haussé ses prévisions à l'issue du premier semestre, les a confirmées mercredi.
Pour l'ensemble de l'exercice qui s'achèvera fin mars 2016, Nissan prévoit toujours un bénéfice net de 535 milliards de yens (+16,9% sur un an, 4 milliards d'euros), ce qui serait un plus haut historique.
Le bénéfice d'exploitation devrait s'élever de 23,8%, à 730 milliards de yens, pour des recettes en augmentation de 7,7%, à 12.250 milliards de yens (92,4 milliards d'euros).
L'alliance Renault-Nissan s'est classée en 2015 au quatrième rang mondial avec 8,53 millions de véhicules, derrière son compatriote Toyota, l'allemand Volkswagen et l'américain General Motors.
Interrogé sur les turbulences actuelles des marchés, alors que la Bourse de Tokyo a lourdement chuté cette semaine sur fond de remontée du yen face au dollar, M. Tagawa s'est voulu rassurant.
« Nous ne pouvons pas prévoir les mouvements des marchés, mais nous faisons tout notre possible pour réduire l'impact négatif des changes », a-t-il dit, assurant « soutenir les Abenomics (la stratégie de relance du gouvernement de Shinzo Abe, ndlr) et la politique monétaire de la Banque du Japon pour sortir le Japon de la déflation ».
Le numéro un mondial Toyota, qui a publié ses résultats la semaine dernière, vise aussi des bénéfices records en 2015/16, lui aussi grâce aux États-Unis, même si ses ventes en volume ont reculé entre avril et décembre dans le monde, heurtées par le ralentissement dans les pays émergents.
