Jouer au plus fin avec la Bourse

Publié le 14/03/2012 à 09:29, mis à jour le 14/03/2012 à 09:29

Jouer au plus fin avec la Bourse

Publié le 14/03/2012 à 09:29, mis à jour le 14/03/2012 à 09:29

BLOGUE. Une des grandes manies destructrices des investisseurs est de tenter de jouer au plus fin avec la Bourse. C’est une pensée qui m’est revenue hier en voyant les principaux indices connaître leur meilleure session de l’année.

Combien sont-ils, en effet, à regarder le marché boursier grimper sur les lignes de côté, attendant le moment «propice», «idéal» pour embarquer? Après tout, juste aux Etats-Unis, les épargnants ont un record de 6 000 milliards de dollars US placés sous leur matelas sous la forme d’encaisse et de fonds monétaires, six fois plus qu’en 2000!

Tenter de «timer» le marché (ce que je veux dire par l’expression «jouer au plus fin avec la Bourse») est un jeu dangereux. Si, sur papier, acheter tout près d’un important creux et avant une importante remontée pour vendre avant un sommet important, paraît la voie royale vers la richesse, en pratique, c’est la voie vers le précipice.

D’une part, c’est un petit jeu très difficile à réussir avec régularité, pratiquement impossible en fait. De plus, le marché boursier a le talent exceptionnel de surprendre et réaliser ses meilleures performances lorsqu’on s’y attend le moins.

Regarder par exemple ce qui arrive lorsqu’un investisseur rate les meilleures séances. Durant la période de 20 ans terminée le 31 décembre 2011, le S&P 500 a réalisé une performance annuelle de 8,03%. Pour avoir ce rendement, il a fallu acheter l’indice le 31 décembre 1991 et le conserver sans rien faire pendant 20 ans. Ce qui est beaucoup demander à la plupart des humains investisseurs poussés à tripoter leur portefeuille à chaque jour, voire chaque heure.

Or, voyons ce qui est arrivé à ce tripoteux malchanceux qui est resté investi pendant toutes ces 20 années à l’exception des 10 meilleures séances.

Autrement dit, sur plus de 5 000 séances, il a été absent seulement 10 jours. Pas beaucoup certes, mais l’impact sur le rendement est majeur pour ne pas dire catastrophique. Selon FacSet, fournisseur de données financières, le rendement annuel de notre investisseur fictif aurait été de 2,91%. Ce qui est une différence extraordinaire sur 20 ans.

En fait, vous n’avez qu’à manquer les 20 meilleurs jours de la Bourse sur 20 ans pour vous retrouver avec un rendement négatif (-0,44%).

À mon avis, il y a là la principale raison expliquant le fait que bien des investisseurs n’arrivent pas à s’enrichir en Bourse.

Qu’en pensez-vous?

Bernard Mooney

 

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