BLOGUE. Avez-vous appris quelque chose? Voilà ce que vous devriez vous demander lorsque vous vous remémorez les événements d’il y a trois ans.

Le 9 mars dernier, cela a fait trois ans que les principaux indices boursiers nord-américains ont atteint des creux historiques. En fait, le 9 mars 2009 les indices ont fermé à des creux; les creux sur la base des niveaux durant les séances ont été atteints lors de la séance précédente, soit le 6 mars 2009.

Par exemple, l’indice S&P 500 a fermé le 9 mars 2009 à 676 alors que son creux ultime a été de 666 le 6 mars 2009. La même chose pour l’indice canadien S&P/TSX dont le creux ultime du 6 mars est de 7479 alors que la fermeture du 9 mars à 7566 a été le creux sur cette base.

Si on mesure la performance depuis, on constate que ceux qui ont bravé la tempête ont été récompensés. L’indice S&P/TSX a progressé de 66% à partir de son creux ultime du 6 mars jusqu’en date d’aujourd’hui. Le S&P 500 américain a encore mieux fait avec une progression de 106% pendant que l’indice Nasdaq a explosé de 137%.

Une grande partie de cette remontée s’explique par le fait que les indices avaient tellement baissé. L’autre partie s’explique elle par le fait que le contexte économique s’améliore progressivement. Les investisseurs continuent d’anticiper une amélioration de l’économie américaine, après le ralentissement de l’an dernier. Le secteur de l’immobilier résidentiel en particulier semble se diriger vers de meilleurs jours.

Il ne faut pas cacher le fait que la remontée, si elle paraît spectaculaire trois ans plus tard, a été longue, voire pénible et remplie d’obstacles, de doutes et de nuages noirs. Il a fallu du courage pour demeurer pleinement investi toutes ces années; ce courage est maintenant récompensé!

FAIRE LE POINT

Le temps est propice à mon avis pour faire le point, pas en termes macroéconomiques, mais en tant qu’investisseur. Prenez quelques instants, seul avec vous-mêmes, pour réfléchir à votre comportement et à votre attitude pendant la crise, pendant son paroxysme au début 2009 et lors des trois années suivantes.

Demandez-vous par exemple des questions du genre :

«Ai-je été si influencé par les fluctuations boursières au point d’être incapable de profiter des occasions?»

«Est-ce que les manchettes et les nouvelles inquiétantes m’ont empêché de continuer d’appliquer ma stratégie de placement? Autrement dit, ai-je été incapable de suivre mon plan de match en raison du contexte?»

«Quelles sont les pires décisions prises à ce moment et pourquoi?»

«Quelles leçons dois-je en tirer et comment m’assurer que je ne répéterai pas les mêmes erreurs?»

«Quels ont été les meilleures décisions prises et pourquoi? »

«Comment m’assurer d’apprendre le maximum de ces bons coups?»

«Quelles ont été les meilleures influences pour moi lors de la crise et quelles ont été les pires, les plus dommageables?»

«Quel(s) changement(s) devrais-je faire dans ma stratégie et dans mon approche de placement à la lumière de tout ce qui précède?»

Ce travail n’est pas facile à faire. Il nous force à nous regarder dans le miroir, droit dans les yeux, alors qu’on a facilement tendance à regarder chez le voisin et à pointer du doigt. C’est toutefois essentiel pour apprendre et s’améliorer. Car faire des erreurs est humain et facilement pardonnable en autant qu’on prenne le temps, de façon systématique, pour apprendre et s’assurer de ne pas les répéter.

Bernard Mooney