Immobilier: le déséquilibre se poursuit

Publié le 02/05/2012 à 00:16

Immobilier: le déséquilibre se poursuit

Publié le 02/05/2012 à 00:16

BLOGUE. Les politiciens tentent de nous faire croire que le secteur immobilier canadien n’a rien d’une bulle et que ceux qui sont alarmistes parlent à travers leur chapeau. Je n’en suis pas si sûr.

L’économie canadienne continue de croître, mais à un rythme réduit. Toutefois, l’activité immobilière elle se poursuit de plus belle. Par exemple, en février, la construction est l’un des rares secteurs qui ont progressé, avec un gain de 0,5 % en février 2012 au pays. Cela se compare à une baisse de 0,2% durant le même mois pour toute l’économie canadienne.

Ce qui signifie qu’encore une fois le capital se dirige de façon déséquilibrée vers ce secteur, signe typique d’une bulle.

De plus, ce n’est pas vrai que les prix de l’immobilier résidentiel se calment. En février (mois de décroissance je vous le rappelle), l’indice composite des prix des maisons Teranet-Banque Nationale a monté de 6,1% par rapport à l’an dernier. J’ai failli m’étouffer lorsque j’ai lu l’interprétation d’un économiste qui se réjouissait parce que c’était en baisse par rapport au 6,5% de janvier !

Les prix ont monté de 10% à Toronto en février, de 8,2% à Winnipeg, de 5,6% à Québec et de 4,4% à Montréal.

Pendant cette même période 12 mois, l’indice S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 10,5%, attestant de la performance décevante de l’économie (également de la relative faiblesse du marché des ressources).

Après un ralentissement en fin d’année 2011, on observe depuis le début de 2012 une reprise de l’effervescence dans l’immobilier. Cela aide notre économie à court terme, c’est certain. Par contre, c’est loin d’être une bonne nouvelle à long terme.

Par ailleurs, la performance relativement décevante de l’économie canadienne force la Banque du Canada à maintenir les taux d’intérêt très bas et à remettre à plus tard leur relèvement. Les bas taux sont le carburant principal derrière l’attrait de l’immobilier ; ce secteur pourrait donc continuer d’attirer les capitaux des épargnants à court terme.

Le capital investi dans l’immobilier ne l’est pas ailleurs, ce qui peut créer des distorsions importantes dans une économie. À long terme toutefois, ces distorsions sont TOUJOURS corrigées, phénomène aussi inéluctable que douloureux !

Bernard Mooney

 

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