Blogue. J’ai mis du temps à me faire une idée de l’assemblée annuelle de Berkshire Hathaway, société de Warren Buffett.
Comme je n’y étais pas, il me faut me fier à des tiers, incluant les médias. Et les connaissant, vaut mieux prendre son temps et multiplier les sources.
Warren Buffett a résolument pris la défense de Goldman Sachs, malgré la poursuite de la SEC et malgré le tsunami médiatique qui en fait le grand démon de la finance, Responsable de la crise financière.
Et je dois dire que mon admiration envers M. Buffett a grandi. Pourquoi ? Parce que je craignais, avec ses apparitions relativement plus nombreuses dans les médias (particulièrement à la télé et surtout à CNBC), que le grand investisseur soit tenté d’adhérer au mouvement «anti-Goldman» uniquement pour faire «politically correct», un des grands cancers de notre époque.
Mais non. Il a clairement, rationnellement et froidement défendu Goldman Sachs, jetant un immense pavé dans cette stupide chasse aux sorcières.
Quel courage!
Certains diront qu’il n’a fait que défendre ses intérêts financiers, ayant investi 5 milliards de dollars US dans Goldman Sachs en 2008. C’est vrai. Mais en tant que détenteur de débentures convertibles, son placement n’est pas vraiment en danger.
Dans ce sens, il aurait pu facilement avoir une position beaucoup plus nuancée. Non, il y est allé exactement selon sa façon de pensée. « Au diable ce que vous pensez de moi », s’est-il probablement dit.
Bernard Mooney
P.S. En passant, Warren Buffett n’a pas défendu les agences de crédit comme Moody’s (dont il est actionnaire), comme certains médias l’ont affirmé. Il a uniquement précisé que ces agences ont des modèles économiques fort rentables (capacité de hausser leurs prix et peu besoin d’investissement en immobilisations). B.M.
