Prise en mains du Microsoft Surface Book i7: un progrès qui frôle la perfection

Publié le 15/11/2016 à 15:05

Prise en mains du Microsoft Surface Book i7: un progrès qui frôle la perfection

Publié le 15/11/2016 à 15:05

Avec la plus récente version de Windows 10, cette édition plus musclée du portable hybride de Microsoft souffre de très peu de complexes. Au bureau comme à la maison. On en a quand même trouvé quelques-uns...

Les caractéristiques du Surface Book i7 ont de quoi séduire même les amateurs de produits Apple. En trois mots : puissance, polyvalence et autonomie. Si vous aimez le jargon technique : un processeur Core i7 Skylake d’Intel, une carte graphique Geforce GTX 965M de Nvidia, 1 téraoctet de stockage interne, et une nouvelle batterie s’ajoutent aux composants de base de l’appareil initialement dévoilé il y a un peu plus d’un an. Même écran tactile et détachable de 13,5 pouces (à 3000 x 2000 pixels), WiFi AC, deux ports USB 3, une fente SD et un stylet Surface Pen.

Les plus pointilleux diront que Microsoft a raté sa chance d’aller un peu plus loin, en intégrant les plus récentes puces d’Intel (la génération de processeurs Kaby Lake) et de Nvidia (la série 1000 de ses puissantes cartes graphiques). Ce n’est pas faux. Car à un prix de détail variant entre 3129 et 4379 dollars canadiens, le Surface Book i7 a intérêt à être durable, à défaut d’être véritablement dernier cri.

Au moins, il a l’air durable. Au premier contact, son lourd boîtier métallisé semble conçu pour le long terme. Plus que pour la finesse, disons. Et sous le capot, une batterie (double, une derrière l’écran, l’autre sous le clavier) offre pas loin de 16 heures d’autonomie par charge. C’est l’autonomie la plus longue de tout le marché des portables.



Le meilleur PC sur le marché?

Si vous n’aimez pas le jargon technique, permettez qu’on traduise : Microsoft vient de se doter d’un vrai de vrai PC haut de gamme avec tablette intégrée. L'équivalent Windows d'un MacBook Pro, si vous voulez. On en parlait il y a quelques semaines : ça incarne précisément la stratégie de Redmond dans le matériel. On laisse les PC plus abordables aux autres fabricants, et on place les pions pour attaquer le mobile… éventuellement.

L’édition Anniversaire de Windows 10, lancée cet été, prend tout son sens sur le Surface Book : outre le menu amélioré et l'intégration de Cortana, les applications de son Windows Store sont universelles (bureau et mobile) et peuvent être étalonnées en fonction de l’affichage. Elles remplissent les 6 millions de pixels de l’écran du Surface Book, mais cadrent aussi bien dans une petite fenêtre de quelques centaines de pixels de large. Elles intègrent les commandes tactiles. Tout y est. En prime, le stockage en nuage de OneDrive est généreux (surtout avec le téraoctet fourni avec la suite Office 365 et le stockage musical séparé), même gratuit.

L’interface est soignée. Le clavier est rétroéclairé et confortable. Les deux ports USB (pas des USB-C), la fente SD et la sortie vidéo Mini DisplayPort en font un appareil «actuel», plutôt que «futuriste». Une bonne affaire. Et on trouve deux caméras, une pour Skype et autres applications vidéo, l’autre pour un usage plus général. Dans un contexte de bureau (et conjointement avec l’application Office Lens de Microsoft), elle est pratique pour numériser n’importe quel document, tableau blanc ou gribouillis de serviette de table.

On ne dira jamais assez de bien de Windows Hello, qui reconnait votre visage et déverrouille l’appareil en deux secondes, sans entrer de mot de passe.

Le Surface Pen est un stylet comme pas un. Aimanté, il colle fermement à la paroi gauche de l’écran. Son bouton supérieur agit comme lanceur d’application (le widget Windows Ink lui va comme un gant) et comme efface. On peut faire des traits minces, des traits gras, écrire de la main gauche ou de la main droite, tout y va.

Clavier, stylet, caméras, écran tactile, Cortana. Difficile de demander mieux en termes d’interface…

Surface Book i7: un portable hybride haut de gamme. (photo: Alain McKenna)

N’est pas 2-en-1 qui veut

Les chiffres de ventes de tablettes et de PC depuis quelques mois sont indicateurs d’une tendance lourde : les acheteurs se tournent de plus en plus vers les portables 2-en-1, plutôt que d’opter pour un PC, d’une part, et une tablette, de l’autre.

C’est logique : ça permet d’acheter un PC un peu plus puissant, et d’utiliser son écran comme tablette quand c’est plus utile. L’écran du Surface Book se détache rapidement et simplement, et devient une ardoise sur laquelle on peut prendre des notes, ou un appareil pouvant effectuer des tâches plus «légères» (surfer la Toile, visionner photos et vidéos, faire des appels vidéo).

Si vous possédez un terminal numérique Roku dans le salon, vous pouvez même y projeter de la vidéo à partir de l’appareil comme on le fait avec un iPad et un Apple TV (un moyen peu coûteux d’afficher sur grand écran du contenu vidéo tiré d’Internet…).

La théorie est bonne. La pratique est décevante, voire fâcheuse: l’autonomie du Surface Book en mode tablette descend à guère plus d’une heure. On sort du bureau, on lance Netflix, et on doit brancher ou rasseoir la bête sur son socle entre chaque épisode de la série télé (je vous suggère Black Mirror...).

Le principal défaut de cet appareil est définitivement son mode tablette. Évidemment, Microsoft a une ou deux Surface Pro dans son catalogue pour ceux qui en ont vraiment besoin.

Mais si on avait l’oreille d’un ingénieur responsable de son design, on proposerait ceci : convertissez un ou deux des trois connecteurs reliant l’écran au clavier en un port USB-C universel, ce qui permettrait de brancher un appareil photo, une clé usb, ou autre chose directement à la tablette.

Alors là, on crierait au génie. Car le Surface Book serait un peu plus près de la perfection, statut qu’il est à quelques détails près d’atteindre.

C’est dire à quel point Microsoft a fait du progrès ces cinq dernières années!

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Microsoft Surface Book i7
Portable à écran tactile détachable de 13,5 pouces (3000 x 2000 pixels)
Windows 10 Professionnel
Processeur Core i7 de 2,6 GHz Skylake (16 go de mémoire vive)
Jusqu’à 1 téraoctet de stockage interne
2 ports USB 3, fente SD
WiFi AC, Bluetooth 4.0
Stylet Surface Pen
16 heures d’autonomie (1h20 en mode tablette)
À partir de 3129 $

 

À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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