L'erreur humaine, un péril sans pareil

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Juin 2017

L'erreur humaine, un péril sans pareil

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Édition du 17 Juin 2017

Les efforts de ­Domtar en terme de santé et sécurité ont payé. La fréquence ­OSHA dans son usine de ­Domtar est passée à 0,26 l’an dernier, alors qu’elle était à 1 il y a trois ans.

Un travailleur commet en moyenne cinq erreurs par heure, selon une étude de la NASA. C'est dire à quel point l'erreur est humaine. Sauf que ces fautes peuvent rapidement mener à des blessures. Une des solutions consiste à adopter des pratiques calquées sur celles des domaines de l'aviation et du nucléaire. Voici comment vous en inspirer.

Les chiffres de la CNESST indiquent que les accidents de travail ont diminué de 35 % au Québec depuis 10 ans, note Yohann Aubé, directeur des services professionnels chez GESTESS, une firme d'experts-conseils en santé et sécurité du travail. Cependant, le nombre annuel d'accidents et de maladies professionnelles est encore de 87 000.

«Dans la grande majorité des cas, les accidents surviennent en raison d'erreurs humaines ou découlent d'un facteur humain, pas d'un bris d'équipement. On a un moment d'inattention ou on veut aller trop vite», dit M. Aubé.

Pour la même raison que les accidents de la route surviennent souvent à proximité du domicile, les accidents de travail ont fréquemment lieu parce qu'un employé est moins attentif : il s'est habitué aux risques de son environnement de travail.

Sacrée sécurité

Il y a trois ans, Domtar a constaté que ses résultats en matière de santé et de sécurité avaient plafonné depuis cinq ans. Dans l'industrie nucléaire, pourtant, la probabilité qu'un travailleur se blesse est de 1 sur 670 000, comparativement à 1 sur 69 000 dans le secteur de Domtar, celui des pâtes et papiers. Et dans le domaine de l'aviation, la probabilité d'accident est de 1 sur 15,9 millions. Il devait donc y avoir place à l'amélioration. Comment faire pour mieux performer ? Que font ces industries pour avoir un tel succès ?

«Dans beaucoup d'industries, et même dans la vie de tous les jours, l'erreur est perçue négativement. Le réflexe est d'essayer de trouver le coupable. Ce qu'il faut plutôt faire, comme dans les secteurs de l'aviation et du nucléaire, c'est d'étudier les erreurs pour trouver des solutions», explique Éric Ashby, vice-président et directeur de l'usine Domtar à Windsor. Il sera conférencier à l'événement Santé et sécurité du travail organisé par le Groupe Les Affaires le 27 septembre.

Domtar a donc mis en place un questionnaire qui élimine l'émotivité dans l'étude des erreurs en tentant de départager la responsabilité de celles-ci entre l'individu et l'organisation, ce qui permet ensuite de trouver de meilleures solutions.

Disons qu'un travailleur appuie sur un mauvais bouton, arrêtant la production durant 24 heures. L'entreprise se posera les cinq questions suivantes. L'action était-elle voulue ? (Dans ce cas-ci, le travailleur voulait-il appuyer sur le bouton ?) Le travailleur a-t-il obtenu la conséquence voulue ? (Ici, voulait-il arrêter l'usine durant 24 heures ?) Y avait-il une norme relative aux attentes ? S'il y avait une norme, était-elle réaliste et applicable ? Un autre employé aurait-il commis la même erreur ?

«Pour s'améliorer, on part avec l'idée que l'erreur humaine est inévitable. Que faire, alors ? On travaille à en réduire la probabilité et à en atténuer les conséquences», dit Éric Ashby.

Une façon de réduire la probabilité d'accident est d'élaborer des outils, comme de simples listes de vérification, qui ont permis d'améliorer grandement la sécurité dans le domaine de l'aviation. Pour atténuer l'impact des erreurs humaines, il faut mettre des barrières en place. Elles peuvent être tangibles, comme un mur de protection devant un équipement rotatif, mais elles peuvent aussi être culturelles. C'est une autre force du domaine de l'aviation.

«Pendant la nuit, il y a moins de supervision, remarque M. Ashby. Les travailleurs sont plus tentés de contourner les règles de sécurité. Néanmoins, si vous instaurez une bonne culture de la sécurité, comme on l'a fait, ils suivront les règles, et vous réduirez fortement l'erreur humaine.»

Les efforts de Domtar ont été payants. La fréquence OSHA dans l'usine de Windsor - une mesure normalisée du pourcentage de travailleurs ayant subi une lésion professionnelle - est passée à 0,26 l'an dernier, alors qu'elle était de 1 il y a trois ans. «On est le numéro un dans notre industrie», dit Éric Ashby.

Le bon choix

Améliorer la santé et la sécurité au travail permet aux entreprises de réduire leurs cotisations de CNESST. Yohann Aubé indique que les employeurs peuvent économiser 65 % sur leurs cotisations lorsqu'ils ont une bonne prise en charge de la santé et de la sécurité, alors qu'ils payent jusqu'à 200 % plus cher que la moyenne s'ils n'y arrivent pas.

Au-delà des coûts financiers, il existe aussi l'aspect humain. Éric Ashby dit vouloir contribuer à sa communauté.

«L'humain, c'est la base de toute chose, dit-il. On veut créer un avenir pour les gens. Si votre milieu de travail n'est pas sécuritaire, vous n'avez simplement pas les bonnes valeurs ni la bonne culture organisationnelle.»

 

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