Desjardins lance le " prêt écoénergétique "

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Desjardins lance le " prêt écoénergétique "

Publié le 20/03/2010 à 00:00

Le Mouvement Desjardins ajoute un moyen de se donner une fibre environnementale : le " prêt écoénergétique ".

Le nouveau produit s'applique aux prêts contractés pour des travaux qui visent à améliorer l'efficacité énergétique d'édifices ou d'installations industrielles. L'institution promet de consacrer l'équivalent de 0,5 % des prêts accordés à l'achat de crédits de gaz à effet de serre (GES). Elle les remettra ensuite à l'entreprise bénéficiaire du prêt.

Les travaux d'efficacité énergétique subventionnés par Hydro-Québec, l'Agence de l'efficacité énergétique et le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec sont admissibles. " Desjardins achètera des crédits de carbone pour l'équivalent de 50 points de base ", explique Stéphane Achard, premier vice-président et directeur général, secteur entreprises.

Par exemple, une usine qui remplace une chaudière au mazout par une chaudière à la biomasse recevra des crédits, année après année, en fonction du solde de son prêt.

Tripler les crédits

" Notre fournisseur officiel de crédits sera Planétair ", dit Myriam Parent, conseillère aux entreprises de Desjardins. L'institution achète déjà des crédits à cette entreprise pour diminuer l'empreinte- carbone des colloques et des congrès qu'elle organise ou auxquels elle participe.

Desjardins a estimé qu'elle devra acheter pour 85 000 $ de crédits dès la première année de son programme, ce qui équivaut à un peu plus de 3 000 tonnes de GES. Le Mouvement devra toutefois augmenter ses achats, puisque Desjardins accroîtra ses prêts. Dans trois ans, M. Achard prévoit l'achat de 420 000 $ de crédits.

Le Mouvement accordera un congé de paiement sur le capital allant jusqu'à six mois. L'entreprise pourra ainsi commencer à rembourser le prêt lorsque les économies d'énergie se concrétiseront.

Des crédits non négociables

Du point de vue environnemental, les crédits de Planétair - remis aux entreprises qui contractent un " prêt éconergétique " chez Desjardins -, sont parmi les meilleurs du Canada. Toutefois, les entreprises qui les recevront ne pourront pas les revendre.

" Ces crédits ne sont pas négociables comme ceux de la Bourse du carbone, " dit Julian Lee, directeur des opérations de Planétair. Pour Jean Nolet, président d'ÉcoRessources, cela signifie qu'en fait, les crédits d'émissions ne sont pas vraiment " donnés " aux entreprises qui ont contracté un " prêt écoénergétique ". " Habituellement, un crédit émis peut être revendu. Dans le cas contraire, c'est une limite au droit de propriété, dit le consultant en réduction de GES. Cela les rend moins intéressants pour l'acheteur. "

Quelle est donc l'utilité pour des entreprises de détenir des crédits dont elles ne pourront tirer aucun revenu ? " Cela leur donne une empreinte de carbone réduite, qu'elles pourront faire valoir dans leur bilan ", dit M. Lee.

Mais cela n'enlève rien à la valeur des crédits que Desjardins achète par l'intermédiaire de Planétair. Ils sont certifiés en vertu du Gold Standard, la norme la plus stricte de l'industrie. En finançant des projets de réduction d'émissions, ils contribuent à la lutte contre les changements climatiques.

À la une

Minéraux critiques et stratégiques: pas vraiment maîtres chez nous

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Le Québec exerce peu d'influence sur le développement de la filière des minéraux critiques et stratégiques.

Le Québec peut difficilement accroître son influence dans les MCS

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Quelques solutions existent pour accroitre notre influence sur le secteur des minéraux critiques et stratégiques.

Mesurer l’influence du Québec dans les MCS: méthodologie et tableaux

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

FILIÈRE BATTERIE. Pour chacune des mines et des projets, nous nous sommes posé quatre questions importantes.