Les tensions géopolitiques entre la Russie et les membres du G7, une saison moins généreuse pour la Bourse et une Fed moins accommodante risquent de se conjuguer pour faire reculer la Bourse, au deuxième trimestre qui commence dans sept jours.

Vincent Delisle, stratège de Banque Scotia, recommande à ses clients de garder le cap malgré les turbulences.

« Nous serions acheteurs sur repli des cours. Douze mois avant la première hausse du taux directeur américain, la Bourse s’apprécie de 20 % en moyenne », rappelle M. Delisle.

Les obligations, l’or et les secteurs les plus prudents ont mieux performé au premier trimestre, mais le stratège prévoit que la finance, la consommation discrétionnaire, le secteur industriel, la technologie, la santé, les produits chimiques et le bois d’œuvre reprendront le leadership comme ils le font d’habitude lorsque les taux et le dollar américain augmentent.

M. Delisle surveille de près la courbe des taux, soit l’écart entre les taux américains de deux et dix ans, pour détecter le niveau d’inquiétude des investisseurs concernant l’imminence d’une hausse du taux directeur, pour la première fois depuis décembre 2008.

La nouvelle patronne de la Réserve fédérale, Janet Yellen, a laissé entendre qu’une première hausse pourrait survenir dès le deuxième trimestre de 2015, deux trimestres plus tôt que ne le prévoyaient la plupart des observateurs.

« Avec un taux de chômage qui se rapproche de 6 % et l’utilisation de la capacité de production la plus élevée depuis 2008, une hausse des taux est l’étape logique, après la fin des rachats d’obligations. Le faible taux d’inflation, de 1,1 %, permet néanmoins à la Fed de faire preuve de patience. Il deviendra toutefois de plus en plus difficile de justifier des taux zéro », évoque M. Delisle.