G8 : économie, climat et Iran au menu

Publié le 07/07/2009 à 00:00

G8 : économie, climat et Iran au menu

Publié le 07/07/2009 à 00:00

Par La Presse Canadienne

Une bouffée d'air frais pour Sylvio Berlusconi?

Les dirigeants tenteront de parler d'une même voix à l'heure où certains jugent le cercle trop étroit pour la prise de grandes décisions.

Le sommet, déplacé de l'île de La Maddalena à L'Aquila, ville des Abruzzes dévastée par un violent séisme en avril, accueillera un nombre de pays bien supérieur au cercle des Etats membres du Groupe (Etats-Unis, Canada, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Russie). Au total, 39 pays représentant 90% de l'économie mondiale, selon le président du Conseil italien Silvio Berlusconi, sont attendus pour ces trois jours de réunion.
Les membres du G-8 seront notamment rejoints en cours de sommet par les cinq plus grandes puissances émergentes -qui se retrouveront séparement au premier jour mercredi- et neuf pays africains, pour discuter de dossiers déjà débattus pour la plupart par les Huit.

En dépit du pouvoir économique et politique du G-8, certains dirigeants reconnaissent que ce groupe est de plus en plus restreint pour adopter des décisions économiques et politiques majeures.

La Chine, grand exportateur et détenteur de vastes réserves en devises étrangères, doit être à bord pour lutter contre la crise économique internationale. Elle représente, avec l'Inde et le Brésil, un partenaire indispensable pour les questions liées au changement climatique. Pékin pourrait lors du sommet soulever la question sensible d'une nouvelle réserve mondiale de devises, la banque centrale chinoise ayant récemment proposé que le monde s'affranchisse de sa dépendance vis-à-vis du dollar.

"Les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne peuvent plus être réglés par les pays industrialisés", a elle-même observé la chancelière allemande Angela Merkel la semaine dernière en prélude au rendez-vous de L'Aquila.

Les dirigeants auront de fait le regard tourné vers le sommet du G-20 des 24 et 25 septembre à Pittsburgh (Pennsylvanie), tout en continuant à assurer une coordination des efforts engagés le 2 avril dernier à Londres pour lutter contre la crise économique.

Outre la crise économique, la violente répression en Iran du mouvement de contestation du scrutin présidentiel du 12 juin sera abordée lors du sommet. Mais la question de nouvelles sanctions contre Téhéran en raison de son programme nucléaire ne se posera pas, dans la mesure où le Conseil de sécurité de l'ONU est seul décisionnaire. Toute mesure devrait se limiter à une condamnation et les discussions se centrer sur un éventuel durcissement de ton. Il s'agira de trouver une position équilibrée entre la diplomatie et une action plus dure, alors que certains pays comme l'Allemagne et l'Italie entretiennent des liens économiques significatifs avec l'Iran et que la Russie se montre réticente à critiquer le régime de Téhéran.

Les dirigeants du G-8 tenteront aussi d'arrêter une position coordonnée sur le changement climatique, y compris sur des questions liées à la promotion de nouvelles technologies, d'énergies plus propres ainsi que sur des objectifs concernant les émissions de gaz à effet de serre. Au deuxième jour du sommet, cinq pays en développement (Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du Sud) plus l'Egypte se joindront aux participants. La Chine et l'Inde, deux des principaux pollueurs de la planète, avancent que le monde industriel, à l'origine de la plupart des émissions de GES de ces dernières décennies, devrait supporter les coûts des mesures visant à y remédier.

Les discussions s'ouvriront vendredi aux pays africains, avec la sécurité alimentaire au sommet de l'agenda. L'Italie, où siègent l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), presse pour une série de mesures, qui pourraient inclure une décision en faveur d'une nouvelle réserve de céréales, et appelle

à des investissements dans de nouvelles technologies agricoles. Et ce, alors que, selon l'organisation ONE, les dépenses actuelles de Rome ne couvrent que 3% des 3,5 milliards de dollars promis par l'Italie pour augmenter l'aide à l'Afrique subsaharienne dans le cadre d'un plan ambitieux conçu par le G-8, en 2005.

D'après un groupe de surveillance du G-8, les trois-quarts des 296 engagements pris lors du dernier sommet au Japon ont été tenus, soit environ la moyenne pour le groupe des Huit, et un taux peut-être meilleur que celui concernant les promesses faites par nombre de dirigeants à leurs électeurs.

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