Le coaching n'est pas un phénomène de mode !

Publié le 01/07/2011 à 09:30, mis à jour le 21/07/2011 à 13:41

Le coaching n'est pas un phénomène de mode !

Publié le 01/07/2011 à 09:30, mis à jour le 21/07/2011 à 13:41

Par Premium

— Louis Baron, directeur du MBA en conseil en management, à l’ESG de l’UQÀM

D’où vient l’engouement pour le coaching de gestionnaires ?

D’une part, la mondialisation rend le monde de la gestion de plus en plus complexe. Ça exige des gestionnaires qu’ils fassent preuve de compétences nouvelles. D’autre part, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, on doit souvent avoir recours à de la formation personnalisée pour accélérer la progression d’un employé. En raison de nombreux départs à la retraite, un « débutant » peut devoir prendre la relève d’un gestionnaire d’expérience, plus tôt que prévu dans sa carrière. Mais, comme les capacités de formation traditionnelle des leaders sont limitées, on cherche d’autres méthodes. D’où l’engouement pour le coaching.###

Que répondez-vous aux plus sceptiques, qui voient le coaching comme un phénomène de société passager ?

Tout d’abord, le coaching n’est pas un phénomène de mode ! À preuve, selon le Conference Board du Canada, le coaching et le mentorat sont les méthodes qui connaissent la plus forte croissance dans le développement des habiletés relationnelles et de leadership chez les gestionnaires depuis les dix dernières années. Vous savez, la complexité du monde des affaires ne risque pas de diminuer et, avec le vieillissement de la population, il y aura toujours des transitions à gérer. Cela exige un réel savoir-être chez les gestionnaires et les dirigeants, qui ne s’acquiert pas vraiment dans le cadre d’une formation traditionnelle. C’est pourquoi le coaching personnalisé m’apparaît plus pertinent.

Pourtant, peu d’études mesurent l’impact réel du coaching...

D’un point de vue strictement financier, les bénéfices du coaching sont difficiles à évaluer. En revanche, un leader a tellement d’impact sur la vie organisationnelle que même de petites améliorations de son style de gestion, issues d’un bon coaching, peuvent changer beaucoup de choses. Par exemple, un gestionnaire qui a appris à mieux communiquer grâce à un coaching avisé pourra améliorer le climat de travail et ainsi contribuer à diminuer le taux de rotation du personnel. Quand on sait ce que le roulement de personnel coûte aux organisations…

Qu’est-ce qui favorise un coaching efficace ?

Premièrement, la relation entre le coach et le coaché doit être bonne. Si les deux s’entendent sur les objectifs et les moyens, l’accompagnement s’annonce prometteur. Mais ça ne suffit pas. Les deux partenaires doivent aussi développer un lien de confiance solide. Pourquoi ? Parce que le coaching implique qu’on aborde des aspects plus personnels, comme on le fait lors d’une thérapie. Le coaché aura donc tout intérêt à se dévoiler pour mieux progresser. Imaginez un gestionnaire qui a du mal à déléguer, peut-être fait-il preuve de méfiance excessive, qu’il sera pertinent d’explorer. Cela dit, le coaché ne peut pas travailler sur sa personnalité contre son gré, d’où l’importance pour le coach d’être soucieux du bien-être de son partenaire.

L’ouverture du coaché est donc tout aussi importante que l’expertise du coach…

Tout à fait. D’ailleurs, une personne rigide et fermée ne profitera pas beaucoup de ce genre d’accompagnement.

Un coach peut-il changer la personnalité d’un gestionnaire de façon durable ?

L’accompagnement par un coach se veut plus durable que la formation traditionnelle, dont les effets vont de quelques journées à quelques semaines. Avec le coaching, l’accent est mis sur le transfert des apprentissages. On applique concrètement des notions apprises et on fait un suivi quelques jours plus tard. Ce processus d’allers-retours, qui peut durer de six mois à un an, favorise considérablement le transfert des apprentissages.

Quelles compétences doit-on rechercher chez un coach ?

Bien que cette profession soit peu réglementée — il existe certes des attestations, auxquelles on devrait accorder une valeur relative… —, il est préférable de rechercher un coach jumelant une bonne connaissance du milieu des affaires à celle des pratiques de la relation d’aide. Les détenteurs d’une formation en psychologie industrielle ou en ressources humaines font souvent de bons coachs.

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