Transmettre une entreprise en santé


Édition du 24 Mai 2014

Transmettre une entreprise en santé


Édition du 24 Mai 2014

Moins entreprenants en fin de carrière

Des comptes clairs, juste ce qu'il faut d'endettement et d'investissement, une bonne croissance, un fonds de roulement appréciable sont donc des atouts pour obtenir un bon prix de vente pour le cédant. Mais la santé d'une entreprise ne se mesure pas seulement à ses finances. «Il faut déterminer les occasions d'affaires pour la firme, le cycle du marché dans lequel elle se trouve, voir si ses postes clés sont pourvus. Tous ces aspects comptent», rappelle Sonia Boisvert, associée, certification et services aux sociétés privées de PricewaterhouseCoopers.

Cependant, «souvent les entrepreneurs arrivés en fin de carrière n'ont plus l'énergie ni l'envie de relever les défis. Ils laissent stagner leur entreprise qui finit parfois par décliner», constate Louise Cadieux. Par ailleurs, les cédants attendent encore trop souvent au dernier moment pour enclencher le processus de relève, ce qui ne leur laisse pas le temps de remettre en ordre leur compagnie. «Le cédant passe beaucoup de temps à construire son entreprise mais peu à la vendre», constate également Michel Bitar, vice-président associé, financement structuré et solutions financières aux entreprises à la Banque Nationale.

Il est donc fréquent que les entreprises abordent la relève sans avoir pris garde de présenter des finances totalement saines et une structure huilée. Est-ce pour autant de mauvais augure ?

L'entreprise parfaite n'existe pas

Loin de là, répond Claude Ananou, maître d'enseignement au Service de l'enseignement du management de HEC Montréal. Il affirme même qu'il est préférable que l'entreprise ne soit pas en parfaite santé pour être transférée !

«Une entreprise en trop bonne santé pourrait faire peur au releveur qui se dirait qu'il ne peut que la faire décliner et qu'elle lui coûtera plus cher à l'achat. De plus, un repreneur, s'il a une bonne capacité entrepreneuriale, est motivé par ce qu'il peut apporter à l'entreprise, notamment familiale, pour l'amener encore plus loin.»

Selon l'expert, «la clé, c'est le bon match entre le repreneur et l'entreprise, car une entreprise en bonne santé dirigée par un mauvais pilote périclitera alors que celle qui est en moins bonne santé mais avec un bon pilote aux commandes pourra faire des prouesses».

Une entreprise qui n'est pas en santé n'est pas un handicap pour le transfert, «à condition toutefois qu'elle ait du potentiel», souligne Claude Ananou.

«Toutes les entreprises ne sont pas transférables, met en garde Sylvie Huard, coach en relève, fondatrice du Groupe Relève Québec.

«S'il n'y a pas de rentabilité et que le secteur est en déclin, l'entreprise est vouée à disparaître. En revanche, si l'entreprise vivote mais qu'il y a des occasions non exploitées par les cédants, c'est là que la relève peut donner toute sa mesure.»

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