Poussée de croissance

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Mars 2014

Poussée de croissance

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Édition du 22 Mars 2014

Un modèle inspiré du keiretsu

Rapidement, Richard Speer s'est occupé de tout le volet administratif de l'entreprise. Et c'est ce qu'il a continué de faire au fil des acquisitions. Son modèle s'inspire du keiretsu japonais, soit un regroupement d'entreprises de domaines variés.

«J'ai appris ce modèle dans un cours à l'Université Laval. Ça me fascinait que Yamaha puisse faire des pianos et des motos ; je ne comprenais pas ! Mais au centre, il y avait la force administrative, capable d'avoir de meilleurs leviers de financement. Ça m'a inspiré et j'ai adapté le modèle», explique-t-il.

Très tôt dans son parcours, il a eu cette vision de diversification, alors que le discours ambiant, porté aussi par son ancien mentor, était de se concentrer sur un secteur d'activité.

«Mon centre d'activité, c'est le divertissement. Et je voyais comme une force plutôt qu'une faiblesse d'avoir plusieurs sources de revenus.»

En effet, cela permet aux entreprises satellites de réduire leurs coûts administratifs et de créer des synergies. D'être moins tributaires des subventions aussi. Car en cinéma, par exemple, personne n'a de garanties de tourner un film par année. Il n'y a jamais de garantie de succès non plus avec les émissions de télévision. Les revenus sont plus stables en radiodiffusion, par exemple.

«Son modèle d'entreprise contribue à la multiplication des joueurs sur le terrain de la diffusion présentement. TVA et la SRC ne sont plus les seuls gros clients, avec l'arrivée de Bell, Cogeco, Netflix et même TV5. Autant d'occasions», analyse sa concurrente Fabienne Larouche, présidente d'Aetios (30 vies, Unité 9, Trauma).

«On a besoin d'entreprises culturelles fortes au Québec, et la croissance d'Attraction est une bonne nouvelle pour l'industrie et ses artisans, remarque Maxime Rémillard, coprésident et chef de la direction de Remstar (V télé). Sa croissance lui donne une stabilité et, à l'heure où l'écoute est fragmentée, avec les nouvelles technologies en concurrence, il faut une masse critique pour traverser ce courant. Je crois que Richard Speer est très bien positionné pour devenir un acteur important à l'échelle canadienne, où on assistera à une consolidation des entreprises créatrices de contenus.»

Bientôt dans le marché torontois

Au Québec, Richard Speer a racheté plusieurs entreprises, dont certaines manquaient de relève. Il envisage la même stratégie pour aborder, dans un proche avenir, le marché torontois de la production télé.

«Produire en anglais va nous ouvrir plus de portes pour vendre du contenu à l'international», précise l'entrepreneur, né d'un père britannique qui fut un temps prospère dans l'immobilier et les transports.

La radio est une nouvelle passion pour le jeune homme d'affaires. Depuis 2011, il a acheté six antennes, de Saguenay à Lac-Mégantic, qui rejoignent un million d'auditeurs en région, là où, considère Richard Speer, les gens sont plus fidèles à la chaîne qu'à l'animateur, contrairement à ce qui se passe en ville.

«Notre intérêt restera la région. C'est là qu'on veut acquérir plusieurs licences. Je ne vais pas sur le territoire des gens qui sont mes clients en télévision. Bell est un client télé, je ne vais pas aller jouer dans ses platebandes en ville», précise l'entrepreneur, qui a acheté sa première antenne à trois terres de la maison de Sainte-Marie, en Beauce, où il a grandi.

Il n'a fallu à Speer qu'une rencontre avec Sylvain Chamberland pour se lancer avec lui en radio, un secteur qui l'attirait depuis longtemps. Il se savait inexpérimenté dans le domaine, il a trouvé en cet ancien pdg de Radiomedia et dg de l'agence QMI le partenaire idéal.

«Ma conviction est qu'un homme-orchestre, ça n'existe plus, dit Speer. Quand l'entreprise croît, un des grands bonheurs est d'avoir les moyens d'aller chercher des gens meilleurs que toi dans un secteur d'activité. S'ils viennent avec toi, tu dois les écouter, leur faire confiance et les responsabiliser.»

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