«C'est la meilleure voie vers le succès» - Gaëtan Namouric, pdg de Perrier Jablonski


Édition du 23 Mai 2015

«C'est la meilleure voie vers le succès» - Gaëtan Namouric, pdg de Perrier Jablonski


Édition du 23 Mai 2015

Par Olivier Schmouker

Gaëtan Namouric.

Qu'est-ce, au juste, qu'être cinglé quand on est un entrepreneur ? Gaëtan Namouric, ex-directeur de la création de l'agence Bleublancrouge et qui vient de lancer Perrier Jablonski, un cabinet-conseil en stratégie et créativité, apporte ici ses lumières sur un sujet (à tort) tabou.

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Les Affaires - Steve Jobs disait qu'il fallait être «insatiable et fou» pour percer comme entrepreneur. Exagérait-il ?

GAËTAN NAMOURIC - Pas du tout. D'ailleurs, nombre d'entrepreneurs célèbres ont réussi non pas en dépit de leurs troubles du comportement, mais grâce à ceux-ci. L'exemple est connu : Pierre Péladeau, le fondateur de Québecor, était bipolaire. Et cela s'est révélé une force incroyable, pour lui comme pour les autres, parce que leur «handicap» les a poussés, très tôt, à fonctionner autrement pour s'en sortir dans la vie.

L.A. - Sortir de la norme serait par conséquent non pas un handicap, mais un atout ?

G.N. - Tout à fait. C'est l'atout qui permet de se démarquer. C'est l'atout qu'il est même nécessaire d'avoir en main pour connaître la réussite en affaires. Car sans lui, on en est réduit à ne rien pouvoir faire de différent, pour ne pas dire d'exceptionnel.

L.A. - D'accord, mais tous les entrepreneurs ne sont quand même pas cinglés.

G.N. - Si, mais tous ne s'en rendent pas compte. Quand on y pense bien, il faut être complètement fou pour quitter son train-train quotidien et lancer sa petite entreprise, pour se dire qu'on va faire mieux que ceux qui sont déjà sur le marché, bref, pour s'engager corps et âme dans une aventure dont l'issue est totalement incertaine.

L.A. - Il est vrai qu'il y en a beaucoup qui se lancent sur un coup de tête et qui se plantent parce que leur idée n'était pas géniale, mais stupide. Comment distinguer le génie de la stupidité ?

G.N. - Le génie est cinglé, tandis que l'idiot n'est qu'un doux rêveur. La différence est mince, mais simple : le cinglé est sans cesse dans l'action, pas l'idiot. Il est persévérant, tenace et résilient. On décèle le cinglé par l'énergie qu'il dégage : quand il est dans une salle, il pompe tout l'oxygène, chacun se positionne inconsciemment en fonction de lui.

L.A. - Les cinglés peuvent aussi faire peur. Comment expliquer qu'ils réussissent à fonder et à diriger des entreprises comptant des dizaines ou des centaines d'employés ?

G.N. - C'est que la folie est contagieuse. Et les entrepreneurs cinglés, bien souvent, sont de fabuleux communicateurs, qui savent faire embarquer les autres dans leurs rêves. Un signe ne trompe pas : le succès est là à l'instant même où ce qui était perçu comme fou au début devient la culture de l'entreprise, son ADN propre. Car chacun, du coup, non seulement protège, mais cultive la folie originelle. Alors, et alors seulement, sky is the limit.

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