Les hyperactifs de la gouvernance


Édition du 17 Janvier 2015

Les hyperactifs de la gouvernance


Édition du 17 Janvier 2015

Passe-temps à temps plein

Notre classement tend à confirmer que l'accumulation excessive de mandats est plutôt rare. Aucun des administrateurs les plus actifs que nous avons répertoriés ne cumule autant de responsabilités, même en incluant leur engagement auprès d'organismes à but non lucratif. N'empêche, pour nombre d'entre eux, cet engagement prend des allures de marathon.

«Vous savez, je n'ai jamais joué au golf. Je n'aime pas la chaleur de la Floride. Et je ne suis pas manuel, ce qui me permettrait de faire de l'ébénisterie, s'explique John LeBoutillier. Par contre, j'aime les affaires et je ne me verrais pas rien faire. Je suis comme ça ! C'est ce qui fait que je suis aussi occupé. Ma femme vous dirait que je travaille huit jours par semaine !»

Pour ce dirigeant retraité, le secret est de mener une gestion serrée de son calendrier de réunions. Le sien est fixé un an d'avance. L'agenda de David McAusland, qui continue de mener sa carrière d'avocat en parallèle, est fixé jusqu'à... «deux ans d'avance». «C'est la seule façon d'y arriver, dit celui qui se vante par ailleurs d'une «fiche de présence parfaite» aux réunions. C'est exigeant. Mais en général, c'est gérable. Comme le dit l'expression anglaise : If you want something done, give it to a busy person».

Une rémunération enviable

La question de la rémunération, sujet plutôt sensible, n'entre pas en ligne de compte lorsque vient le moment d'accepter ou non un mandat, assure M. McAusland. «Le temps disponible et l'envie d'apporter une contribution positive à une entreprise sont bien plus importants.»

N'empêche, les activités de gouvernance de ce dernier, comme celles de la plupart des administrateurs de sociétés cotées en Bourse [les entreprises privées ne divulguent pas la rémunération versée à leurs administrateurs], ont l'avantage de rapporter gros. Plus de 450 000 $ dans le cas de M. McAusland. Et, bien qu'il soit premier sur la base du pointage de notre classement, M. McAusland est loin d'afficher la rémunération la plus élevée. Il en va de même de Jean Lamarre, deuxième au classement, avec une rémunération totale de 228 900 $, dont 190 000 $ à titre de président exécutif du conseil de la société aurifère Semafo.

En fait, la palme de la rémunération à titre d'administrateur de sociétés publiques revient à une femme, jeune de surcroit. Âgée de 45 ans, Isabelle Marcoux (George Weston, Power Corporation, Rogers Communications, TC Transcontinental), neuvième au classement général, a cumulé des revenus de 996 000 $ en 2013. Plus de la moitié de cette somme (546 000 $) est attribuable à ses fonctions de présidente du conseil de TC Transcontinental (qui possède Les Affaires), société fondée par son père Rémi Marcoux et dirigée par son mari, François Olivier.

Siégeant à moins de conseils de sociétés publiques que d'autres, Robert Chevrier (RONA, Uni-Sélect et CGI) a tout de même touché des revenus d'administrateur de près de 993 000 $ en 2013. C'est plus du double de la rémunération reçue par chacun des membres de notre top 5 de la gouvernance.

Suivent ensuite Pierre Lapalme, actif dans des sociétés pharmaceutiques (Biomarin Pharmaceutical, Pediapharm, Insys Therapeutics, Aeterna Zentaris), avec plus de 942 000 $, Brian M. Levitt (Banque TD, Domtar, Talisman), avec plus de 912 000 $, et le président du conseil de l'ex-Aéroplan, Robert E. Brown (Aimia, BCE, Rio Tinto), avec presque 907 000 $.

Enfin, le fondateur de Telesystem, Charles Sirois (Banque CIBC, Rogers Communications), n'est pas en reste. Engagé dans divers organismes liés à l'entrepreneuriat et dans une kyrielle de sociétés privées, lui appartenant souvent en tout ou en partie, il a touché en 2013 des revenus de 547 000 $ pour ses activités de gouvernance, dont 375 000 $ pour la seule présidence du conseil de la Banque CIBC, qu'il quittera en avril.

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