Transmettre une entreprise en santé


Édition du 24 Mai 2014

Transmettre une entreprise en santé


Édition du 24 Mai 2014

Carolyne Gagné travaille avec sa fille, Mylène Gagnon, âgée de 20 ans, qui vient d’entrer dans la société comme adjointe au marketing tout en poursuivant ses études.

Lorsque Carolyne Gagné, 42 ans, a repris en 2011 l'entreprise fondée par son père, Go-Élan, un fabricant de jeux récréatifs situé à Bécancour, les finances étaient saines. L'entreprise avait été bien gérée. «Mais ça faisait plusieurs années qu'il n'y avait pas eu d'investissement pour de nouveaux produits, ce qui prend deux ans de travail en amont. Alors, la société commençait un peu à décliner», se souvient la pdg.

Elle a revu l'organisation, changé l'équipe et le système de vente, remplacé le comptable, mis en chantier de nouveaux produits. «Le développement stratégique n'était pas assez clair, les rôles des uns et des autres n'étaient pas toujours bien définis», rapporte Carolyne Gagné, qui a remis l'entreprise au goût du jour et selon sa vision stratégique.

À bien y réfléchir, elle est satisfaite que l'entreprise n'ait pas été en parfait ordre de fonctionnement, car elle a ainsi pu «la faire à (sa) main».

Aujourd'hui, Carolyne Gagné travaille avec sa fille, Mylène Gagnon, âgée de 20 ans, qui vient d'entrer dans la société comme adjointe au marketing tout en poursuivant ses études. Même si les échéances sont lointaines vu son âge, Carolyne caresse le rêve que sa fille reprenne un jour Go-Élan. Dans cette perspective, son coeur de mère et d'entrepreneure qui est passée par là lui dicte de préparer l'entreprise pour qu'elle soit en meilleure santé possible au moment de la relève. «Tout ce que je vais faire, assure-t-elle, je vais le faire en pensant au long terme.»

Une question de crédibilité

«Transmettre une entreprise en bonne santé permet aux chefs d'entreprise de s'assurer d'avoir le meilleur prix de vente possible», affirme Louise Cadieux, professeure en management et codirectrice de l'Institut de recherche sur les PME de l'Université du Québec à Trois-Rivières.

Une prémisse fondamentale quand on sait que, pour beaucoup de propriétaires de PME, l'entreprise est le «fonds de retraite». Une entreprise en bonne santé sera plus crédible auprès des banques au moment où le releveur cherchera à se faire financer pour le rachat. Le cédant a donc tout intérêt à ce que les institutions financières aient foi en sa compagnie afin non seulement de voir son projet aboutir plus facilement mais aussi d'avoir le choix de son releveur.

La question est aussi cruciale lorsque la relève se fait, comme c'est souvent le cas, sous la forme de balance de prix de vente, c'est-à-dire que le cédant accepte d'être payé en plusieurs versements par les releveurs. Sa certitude d'être payé dépend donc de la santé de l'entreprise.

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