Après le rachat de Seagen, Pfizer dévoile des prévisions 2024 décevantes pour les marchés

Publié le 13/12/2023 à 09:24

Après le rachat de Seagen, Pfizer dévoile des prévisions 2024 décevantes pour les marchés

Publié le 13/12/2023 à 09:24

Par AFP

Pfizer a par ailleurs annoncé mardi une modification de sa structure commerciale, avec la création notamment d’une branche Pfizer Oncology Division. Cette nouvelle organisation doit entrer en vigueur au 1er janvier. (Photo: )

Le géant pharmaceutique américain Pfizer a publié mercredi des prévisions pour 2024 intégrant son rachat de la biotech Seagen, qui devrait être effectif jeudi, décevant les marchés qui anticipaient mieux. 

Son bénéfice net par action à données comparables — référence pour les marchés — va être grevé par l’intégration de la société spécialisée dans les traitements oncologiques.

Il devrait s’établir dans une fourchette de 2,05 à 2,25 dollars américains ($US) en 2024, contre 2,45 à 2,65 $US anticipés auparavant, a indiqué Pfizer dans un communiqué, précisant que l’acquisition de la biotech allait peser à hauteur d’environ 40 cents par action.

Il est attendu pour 2023 entre 1,45 et 1,65 $US.

En revanche, le chiffre d’affaires annuel du groupe devrait s’étoffer notamment d’une contribution de 3,1 milliards de dollars américains (G$US) grâce à Seagen pour se situer dans une fourchette de 58,5 à 61,5 G$US.

Il prévoyait auparavant 54,5 à 57,5 G$US pour 2024 et 58 à 61 G$US pour l’exercice en cours.

Son bénéfice opérationnel devrait progresser de 8% à 10% en incluant Seagen, mais hors effets de change et hors gamme anti-Covid (vaccin Cominarty et médicament Paxlovid).

Les marchés ont fraîchement accueilli cette communication financière inférieure à leurs attentes, l’action de Pfizer perdant 6,82% dans les échanges électroniques avant l’ouverture de Wall Street. Elle avait terminé en repli de 0,21% mardi.

 

Intégration

Pfizer a annoncé le 13 mars le rachat de la biotech pour 43 G$US, financés par endettement et par sa trésorerie.

Il a fait savoir mardi qu’il devrait être effectif jeudi, grâce à l’expiration des délais liés aux mesures antitrust et aux feux verts réglementaires.

«Pfizer déploie ses ressources financières pour avancer dans la lutte contre le cancer», avait expliqué à l’époque Albert Bourla, PDG de Pfizer, dans un communiqué.

Le géant a publié des résultats record en 2022 grâce à son vaccin Comirnaty — développé avec le laboratoire allemand BioNTech — et à son traitement anti-Covid Paxlovid.

Mais il avait prévenu que cette manne allait se tarir, ce qui s’est concrétisé au-delà de ses anticipations.

Il a annoncé le 13 octobre une charge pour dépréciation de ses stocks anti-Covid au troisième trimestre équivalente à 5,5 G$US, dont 4,6 G$US au titre du Paxlovid.

Pour 2024, Pfizer anticipe environ 8 G$US de ventes de Cominarty (environ 5 G$US) et de Paxlovid (environ 3 G$US).

Seagen a développé des thérapies ciblées, dans le but de viser les cellules cancéreuses avec davantage de précision, diminuant ainsi les effets secondaires, une technologie prometteuse.

Au moins quatre de ses traitements ont déjà été approuvés par les autorités américaines.

Pfizer a par ailleurs annoncé mardi une modification de sa structure commerciale, avec la création notamment d’une branche Pfizer Oncology Division. Cette nouvelle organisation doit entrer en vigueur au 1er janvier.

Son programme de réduction des coûts devrait grimper à 4 milliards de dollars nets par an, soit 500 millions de plus que la dernière prévision établie au 1er août, a-t-il précisé mercredi.

«Cela nous engage sur un chemin qui devrait potentiellement nous permettre de retrouver nos marges opérationnelles prépandémie», a relevé M. Bourla, cité dans le communiqué de mercredi, affirmant que le «portefeuille de produits de Pfizer reste fort».

 

 

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