Lab Chrysotile: le régime de retraite lui aussi mal en point

Publié le 06/01/2012 à 14:59, mis à jour le 06/01/2012 à 15:59

Lab Chrysotile: le régime de retraite lui aussi mal en point

Publié le 06/01/2012 à 14:59, mis à jour le 06/01/2012 à 15:59

Par La Presse Canadienne

[Photo : Bloomberg]

L'année 2012 commence bien mal pour les 350 syndiqués de Lab Chrysotile à Thetford Mines: deux jours après l'annonce de la faillite de leur employeur, les ouvriers ont appris vendredi que leurs retraites seront lourdement amputées.

Et Québec laisse entendre qu'il pourrait bien ne pas venir à leur rescousse.

Les représentants des travailleurs se sont vu confirmer la mauvaise nouvelle en rencontrant vendredi le dirigeant de la mine d'amiante, Simon Dupéré. Il s'agissait de la première réunion entre la partie patronale et le syndicat depuis l'annonce de la faillite.

Selon Gordon Ringuette, porte-parole du syndicat des Métallos, Lab Chrysotile devait toujours quelque 7 millions $ au régime de retraite. Comme les dettes de l'entreprise étaient beaucoup plus importantes que ses actifs au moment de la faillite, le syndicat ne peut espérer combler qu'une petite partie de ce manque à gagner avec le dépôt de bilan.

"On sait qu'on a une faillite de 50 millions $ et qu'on a des actifs de 3 millions $. On n'a pas trop d'espoir", a expliqué M. Ringuette.

Concrètement, les chèques des 299 retraités actuels seront réduits dès que le syndic de faillite aura terminé son travail.

"Ce sont des petites retraites, ce sont des retraites qui ne sont pas indexées, puis ces gens-là vont se faire couper leur retraite, a ajouté le syndicaliste. On trouve ça immoral, inacceptable que l'employeur agisse de cette façon-là avec du monde qui ont travaillé pour lui 20 et 25 ans."

Les employés actuels, eux, devront se trouver un nouveau véhicule financier pour s'assurer un revenu durant leurs vieux jours, en retirant toutefois une partie des sommes cotisées.

À une centaine de kilomètres de Thetford Mines, dans la Vieille-Capitale, le ministre des Ressources naturelles ne faisait rien pour rassurer les employés de Lab Chrysotile. Clément Gignac a fait valoir que l'État ne pouvait pas lancer une bouée au régime de retraite de chaque entreprise privée qui coule à pic.

"Le gouvernement du Québec fait son possible", a-t-il affirmé, ajoutant du même souffle que "ce n'est pas vrai non plus que c'est le gouvernement du Québec qui va venir à la rescousse de tous les régimes de retraite privés".

"Ce n'est pas le rôle du gouvernement du Québec."

Simon Dupéré, président de Lab Chrysotile, aurait aussi fait savoir qu'il souhaitait relancer la mine d'amiante sur de nouvelles bases. Gordon Ringuette condamne déjà les plans de l'employeur, qui veut selon lui effectuer "une relance sur le dos des travailleurs".

La mine a interrompu ses activités depuis novembre dernier.

Mercredi, la direction de la mine annonçait déjà par voie de communiqué que "tout nouveau projet devra revoir radicalement la façon d'opérer afin d'assurer la viabilité au cours des prochaines années", ajoutant que "plusieurs choix importants devront être faits et ce sera la seule façon de traverser cette période difficile. Le parcours sera ardu."

Simon Dupéré a refusé de confirmer l'objet des discussions de vendredi matin.

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