BCE : George Cope contre une prise de contrôle étrangère

Publié le 09/11/2010 à 16:06, mis à jour le 09/11/2010 à 17:54

BCE : George Cope contre une prise de contrôle étrangère

Publié le 09/11/2010 à 16:06, mis à jour le 09/11/2010 à 17:54

George Cope était de passage ce midi à l'hôtel Sheraton de Montréal. Photo : D.R.

Le président et chef de la direction de BCE, George Cope, s’oppose à la possibilité que des intérêts étrangers puissent un jour prendre le contrôle de BCE ou de toute autre compagnie de télécommunication ou de télédiffusion canadienne.

«Nous sommes pour un relèvement du plafond de propriété étrangère. Mais dans notre secteur, la part étrangère ne devrait pas excéder les 49%», a dit le président de BCE, en marge d’un déjeuner-conférence organisé par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.

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Rappelons que le gouvernement conservateur a maintes fois émis l’intention d’abolir l’actuelle limite de propriété étrangère dans les sociétés de télécommunication. Cette promesse, chère aux Conservateurs, avait été reprise dans le dernier discours du Trône. Le plafond est fixé actuellement à 46,7%.

M. Cope a expliqué qu’une position d’ouverture à plus d’intérêts étrangers, mais avec un plafond fixé à 49%, permettrait aux entreprises de cette industrie de profiter de l’ajout de nouveaux capitaux, sans risquer pour autant de perdre le contrôle de sa direction.

Cette position a été celle qu’ont choisie des concurrents de BCE, tels Rogers et Shaw. Le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, a émis une opinion similaire avec un plafond à 49%.

Appel à une réforme législative

À l’instar du CRTC, le président de BCE s’est fait le tenant d’une réforme législative qui permettrait un encadrement réglementaire mieux adapté à l’actuelle convergence des technologies de télécommunication et de diffusion.

Actuellement, des compagnies spécialisées dans le sans-fil, telles Globalive et Public Mobile, cohabitent avec d’autres entreprises comme Bell, Rogers et Vidéotron qui oeuvrent autant en télécommunication, qu’en diffusion de contenu.

«Si un plafond devait être imposé, a fait valoir M. Cope, il devrait être imposé aux deux secteurs –télécommunication et diffusion- réunis».

Confiance prudente

Fort d’un tel consensus, le président de BCE paraît relativement confiant qde voir le gouvernement Harper modérer son désir d’accroître l’accès aux investissements étrangers dans les télécommunications.

Cela dit, ce dernier refuse de crier victoire. «Vous savez, a-t-il répondu, je suis payé pour m’inquiéter», admettant tout de même d’un même souffle que le consensus exprimé par l’industrie, doublé d’un appui du CRTC, était de bonne augure pour la suite des choses.

«Après tout, ce n’est pas tous les jours que le CRTC est en parfait accord avec nous», a-t-il laissé tombé, un sourire en coin.

Potash, MDA… et puis rien

Rappelons que la semaine dernière, le gouvernement conservateur a pris la décision de bloquer la vente de Potash Corp, de Saskatchewan à l’australienne BHP Billiton.

Ce geste rarissime dans les anales du pays, rompait net avec le principe de libre circulation des capitaux, le fameux «free market capitalism», dont les Conservateurs se font les défenseurs.

C’est ainsi par exemple que des fleurons comme Inco, Falconbridge et Alcan sont passées ces dernières années aux mains d’étrangères.

Avant le blocage de Potash, seule l’acquisition de McDonald Detwiler Associates (MDA) par Alliance Techsystems en 2008, avait connu le même sort depuis 1985.

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