Baux plus courts, superficies réduites pour les locaux commerciaux


Édition du 12 Avril 2014

Baux plus courts, superficies réduites pour les locaux commerciaux


Édition du 12 Avril 2014

Par Claudine Hébert

Richard Hylands, président de Kevric, Jean-François Breton, président de Carbonleo, Stanislas Malecki, vice-président, développement, de la chaîne d'alimentation Sobeys Québec

Fini le long terme

Compte tenu de la situation politique instable du Québec au cours des derniers mois, avec la présence d'un gouvernement minoritaire, et de l'impact des prochains chantiers routiers, les locataires ne veulent plus opter pour le long terme.

Finie l'époque des baux de 15 ans. Même ceux de 10 ans sont négociés de façon serrée. «De plus, les entreprises incluent désormais des mécanismes de sortie dans leurs baux au moment de la signature», précise Jean Laramée, vice-président principal, Capital immobilier Québec, d'Ivanhoé Cambridge.

On observe une forte tendance à la signature de baux d'une durée de cinq à sept ans. Les locataires exigent de plus en plus de flexibilité. Ils vont accepter de signer des baux de 10 ans à la condition que le gestionnaire effectue des travaux d'amélioration locative.

M. Hylands fait remarquer qu'il n'y a qu'à Montréal où le marché immobilier subit autant les contrecoups des enjeux politiques. «Prenez Toronto. Jamais ce type d'enjeux n'entre dans l'équation des locations d'immeubles de bureaux. À Montréal, dès qu'il y a une élection provinciale - et ça fait déjà quatre élections depuis 2008 -, tout tourne au ralenti», soutient-il.

Autre facteur qui nuit à la vigueur du marché immobilier commercial : la rationalisation des locaux dans les entreprises. À l'instar de ce qui se passe à l'échelle mondiale, on assiste à une diminution de la superficie moyenne d'espace par employé, ce qui se traduit par des réductions de 5 à 10 % des superficies locatives.

«Néanmoins, il y aura toujours des locataires prêts à payer plus cher le pied carré pour aménager leurs bureaux dans de meilleurs locaux, des locaux certifiés LEED, situés près des services et du transport en commun», soutient Jean Laramée.

Il précise qu'Ivanhoé Cambridge a justement commencé des travaux d'amélioration de plus de 10 millions de dollars pour que la Place-Ville-Marie, icône du marché immobilier commercial montréalais, demeure à la page.

Étalement hors centre-ville

Les intervenants constatent aussi un étalement des propriétés à l'extérieur du centre-ville, vers les quartiers périphériques tels que Rosemont, Villeray et Parc-Extension.

«De plus en plus d'entreprises veulent que leurs locaux soient plus proches des bassins d'employés. Et ceux-ci ne veulent plus payer deux voitures», dit M. Hylands.

Les résidents des banlieues, découragés par les travaux routiers et les bouchons sur les ponts, rechignent à venir travailler au centre-ville, souligne-t-il. Les entreprises cherchent donc des solutions en optant pour un compromis entre le centre-ville et la banlieue.

«La Banque TD a loué des locaux dans le futur 7250 Mile-End, que nous avons commencé à rénover en juillet dernier pour l'emménagement de son centre d'appels. Les bureaux de TD, autrefois en banlieue, reviennent en ville», précise le président de Kevric. Une initiative des entreprises pour se rapprocher de leur main-d'oeuvre, des jeunes et des immigrants qui vivent en ville.

«La banlieue aura beau offrir des loyers moins chers qu'à Montréal, elle ne remplacera jamais l'attrait du centre-ville», concède Jean-François Breton, président de Carbonleo, propriétaire du Quartier Dix30, qui a tout de même réussi à attirer les bureaux régionaux de trois grandes institutions financières : Banque Nationale, Banque Royale et Desjardins.

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