Photo : LesAffaires.com
EXCLUSIF. Près du quart des pdg de grandes sociétés québécoises ont contribué à un parti provincial en 2010, selon une recherche exclusive effectuée par LesAffaires.com. Le Parti libéral du Québec (PLQ) est le favori, et de loin.
Le PLQ recueille le soutien de 19 dirigeants en 2010, selon le rapport annuel des partis politiques publiés par le Directeur général des élections. C’est l’équivalent de 20% de notre échantillon de 95 pdg. Parmi les donateurs, 90% ont contribué au parti au pouvoir.
«Le PLQ est traditionnellement plus près de la classe d’affaires, commente Jean-Herman Guay, professeur en science politique à l’Université de Sherbrooke. La bourgeoisie a toujours été libérale au Québec.»
Le Parti Québécois (PQ) suit avec seulement trois dons. Pierre-Karl Péladeau (Quebecor) et Claude Bigras (Groupe Distinction) lui ont versé le maximum permis en 2010, soit 3 000$. Rappelons que la contribution maximale permise est maintenant de 1000$.
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Les dirigeants sont peu nombreux à avoir versé le maximum. Les donateurs recensés pouvaient donner jusqu’à 66 000$ aux partis qu’ils ont choisi. Ils ont plutôt déboursé 35 930$. De cette somme, 29 530 $ ont été au PLQ et 6 400$ au PQ.
Quatre autres pdg ont versé le maximum autorisé au PLQ : Pierre Beaudoin (Bombardier), Richard Legault (Brookfield), Paul Desmarais Jr. (Power Corporation) et Mario Levasseur (Maintenance Empire).
D’autres dirigeants bien connus ont contribué au PLQ, notamment Alain Bouchard (Alimentation Couche-Tard), Yvon Charest (Industrielle Alliance), Eric Richer-La Flèche (Metro) et Jean-Marc Eustache (Transat).
Alain Lemaire, pdg de Cascades, est le seul dirigeant à avoir contribué à la caisse des deux partis. Il a versé le maximum permis au PLQ (3 000$), et a donné 400 $ au PQ.
Et l’ADQ?
Aucun autre parti n’a reçu une contribution des membres de notre échantillon. Malgré ces politiques plus à droite de l’échiquier politique, l’Action démocratique du Québec (ADQ) n’a rien reçu des membres de notre échantillon. «L’ADQ est trop faible et divisée pour recueillir l’appui des gens d’affaires», estime Réjean Pelletier, professeur en science politique de l’Université Laval.
À l’ADQ, ont reconnaît avoir perdu le soutien de certains hauts dirigeants. «Le financement augmente lorsqu’on se rapproche du pouvoir, concède Christian Lévesque, président du parti fondé par Mario Dumont. Il y a une chance que certains donateurs reviennent même si nous connaissons des hauts et des bas.»
Pour son financement, l’ADQ fait un pari semblable à celui du Parti conservateur au fédéral : miser sur la multiplication des petits donateurs. «Maintenant que le plafond est abaissé à 1 000$, ce sont les dons plus modestes qui font la différence. Nous pouvons compter sur le soutien de militants dévoués et nous avons beaucoup d’appuis de propriétaires de petites entreprises.»
Au Parti québécois, on ne se désole pas de voir la plupart des pdg choisir un autre parti. «Ce n’est pas la clientèle que nous visons, explique Pascal Bérubé, député de Matane et président de la campagne de financement du PQ. Nous nous concentrons davantage sur les dons plus modestes avec nos soirées à 400$. Près du trois quart est remboursé par Revenu Québec, c’est plus accessible pour la classe moyenne.»
L’échantillon comprend les pdg du classement LesAffaires des 50 plus importantes capitalisations boursières québécoises. Nous y avons ajouté les entreprises québécoises non cotées en Bourse qui se trouvent au top 100 du palmarès Les Affaires des plus importants employeurs de la province.
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