Karel Ménard, qui dirige le Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, a de la difficulté à qualifier le nouveau projet de plan directeur de gestion des matières résiduelles de Montréal. "Neutre ?", répond-il de prime abord."En fait, je crois que la politique annoncée hier aurait pu être plus courageuse", poursuit M. Ménard, qui suit ce dossier de très près. Il précise que les actions et mesures contenues dans le plan ne sont pas mauvaises, mais elles sont également loin d'être révolutionnaires."C'est surprenant que la Ville ait pris autant de temps à publier un plan qui aurait pu être annoncé il y a quatre ans", précise M. Ménard. Il se dit déçu par le fait que Montréal ne prévoit atteindre la cible provinciale de valorisation des matières putrescibles avec dix ans de retard, en 2018. Et cet engagement est conditionnel à la participation financière du gouvernement du Québec, ajoute-t-il. Karel Ménard se dit plus inquiet du fait que Montréal annonce la construction d'une grande usine de transbordement, qui devrait pouvoir traiter 250 000 tonnes de résidus par année. Il s'agit d'une installation où les camions de vidange déversent leur contenu, qui est compacté puis acheminé en camions vers des lieux d'enfouissement."Cela conforte et prolonge le statu quo. On va continuer à enfouir de grandes quantités de déchets, à l'extérieur de Montréal, malgré le discours d'autonomie régionale du maire Tremblay", poursuit M. Ménard. Selon lui, si la ville investit 22,5 millions de dollars dans une usine de transbordement, ce n'est pas pour ne pas l'utiliser. Le directeur général du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets croit toutefois que le plan sera adopté sans trop de problèmes."Le plan ne contient pas vraiment de mesures fortes, mais pas non plus de mesures controversées", opine-t-il. Pour aller plus loin : http://www.fcqged.org/index.html Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets