Montréal championne de la qualité de vie, cancre de la productivité

Publié le 26/10/2023 à 08:30

Montréal championne de la qualité de vie, cancre de la productivité

Publié le 26/10/2023 à 08:30

Par La Presse Canadienne

La métropole traîne toutefois de la patte sur le front économique tandis qu’elle arrive au dernier rang en ce qui a trait à la productivité et au produit intérieur brut par habitant. (Photo: La Presse Canadienne)

Montréal dispose d’une qualité de vie enviable, mais la productivité de son économie laisse à désirer, entre autres parce que les Montréalais sont moins nombreux à détenir un diplôme universitaire. 

Cette conclusion fait partie des constats de la nouvelle édition de «Comparer Montréal», de l’Institut du Québec (IDQ), dévoilée jeudi. L’étude compare la métropole québécoise avec 14 villes nord−américaines de taille similaire, comme Toronto, Boston et San Francisco.

«Montréal se distingue dans plusieurs éléments importants comme la qualité de vie, comme l’environnement, mais elle a encore du chemin à faire pour deux éléments fondamentaux: le niveau de richesse et son capital humain», résume la directrice générale de l’IDQ, Emna Braham, en entrevue. 

Montréal arrive au premier rang en ce qui a trait à la qualité de vie. Par segment, elle arrive en tête du classement avec les meilleurs indicateurs pour le taux de pauvreté, les inégalités, le coût du logement, le taux d’homicide et arrive au deuxième rang pour l’espérance de vie. Seule ombre au tableau, elle se situe au dixième rang pour les heures perdues dans la congestion.

Pour la première fois, l’IDQ a également comparé Montréal pour des indicateurs liés à l’environnement. Elle arrive notamment au cinquième rang pour la qualité de l’air et pour la disponibilité du transport collectif.

La métropole traîne toutefois de la patte sur le front économique tandis qu’elle arrive au dernier rang en ce qui a trait à la productivité et au produit intérieur brut par habitant. 

La faible productivité pourrait s’expliquer par le parcours scolaire des Montréalais, avance Mme Braham. À peine plus du tiers (36,5%) détiennent un diplôme universitaire. De l’échantillon, seul Phoenix en Arizona fait moins bonne figure.

La directrice générale de l’IDQ reconnaît avoir été surprise de ces résultats après les efforts déployés pour renverser la tendance. «On le voit, les taux de diplomation universitaire et collégiale augmentent au Québec. On a fait des efforts importants au cours des dernières années. C’était quand même assez étonnant de voir qu’on était aussi loin derrière.»

Le portrait s’améliore pour les indicateurs liés à l’innovation. L’IDQ place Montréal au sixième rang alors qu’elle était au dixième rang en 2015.

«C’est principalement le résultat des talents qu’on trouve à Montréal, dans les secteurs d’avenir, des diplômés dans les secteurs des sciences et des technologies. C’est un point très intéressant pour attirer les entreprises et l’investissement.

«C’est aussi l’arrivée à la maturité des secteurs de pointe qu’on a commencé à développer à Montréal depuis plusieurs années maintenant», ajoute-t-elle.

Le portrait est plus mitigé pour la richesse des Montréalais. Ils se trouvent dans la meilleure situation quand on tient compte du taux de pauvreté et des inégalités de richesse. Ils arrivent toutefois au dernier rang pour le revenu disponible par habitant, même en tenant compte des transferts gouvernementaux et du coût de la vie.

Les revenus des plus fortunés et les écarts de richesse influencent le portrait, toutefois. Dans la situation inverse, San Francisco, avec son important secteur technologique, arrive au premier rang du revenu par habitant, mais affiche la pire performance pour les inégalités de richesse.

La faiblesse du revenu disponible des Montréalais doit être comprise comme une démonstration des améliorations possibles à son tissu économique, où ses secteurs de pointe occupent un poids moins important. «Il y a une partie de ces écarts qui s’expliquent par ce qu’on fait finalement dans une économie.»

Mme Braham donne l’exemple de Toronto où les salaires versés dans l’industrie des services financiers viennent «tirer vers le haut la richesse totale».

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

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