Bridge-Bonaventure: encore une fenêtre pour démarrer le projet en 2024

Publié le 19/04/2024 à 16:29, mis à jour le 22/04/2024 à 14:40

Bridge-Bonaventure: encore une fenêtre pour démarrer le projet en 2024

Publié le 19/04/2024 à 16:29, mis à jour le 22/04/2024 à 14:40

Par Charles Poulin

Un groupe de travail mis sur pieds par la CCMM estime que le secteur Bridge-Bonaventure devrait accueillir 15 000 logements, soit 400 logements par hectare, ce qui permettrait de loger environ 27 000 personnes. (Photo: 123RF)

Le projet du secteur Bridge-Bonaventure pourrait encore démarrer cette année, mais des décisions importantes doivent être prises d’ici l’automne, estiment les promoteurs. Si c’est le cas, les premiers résidents pourraient y mettre les pieds à la fin de 2026 ou au début de 2027.

Autant le président du Groupe Devimco, Serge Goulet, que le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), Michel Leblanc, sont positifs. Ils pensent être en mesure de travailler avec la Ville pour débloquer le projet qui traîne en longueur depuis quelques années.

«La Ville de Montréal doit en principe compléter son Plan de mise en valeur cet automne, indique Serge Goulet. Il reste également à déterminer quels outils réglementaires seront mis en place, ce qui va nous dicter la vitesse à laquelle le zonage sera mis en place et quand pourront être délivrés les permis. Mais je pense que ça va être là.»

Le mode de financement du projet, notamment pour les infrastructures, devra lui aussi être sélectionné pour que le projet aille de l’avant.

 

Moment charnière

Le président du Groupe Devimco parle de l’automne comme d’un «moment charnière» pour le projet. Il rappelle que des élections provinciales seront au menu l’an prochain, ce qui pourrait bien retarder de nouveau le développement du secteur Bridge-Bonaventure s’il n’a pas encore démarré.

«Il faut que ce soit mis en place cet automne, tranche-t-il. C’est un moment charnière, le dernier trimestre, avant une année électorale. Il reste peut-être une petite fenêtre cet automne, il faut en profiter. Les choses pourraient alors décoller.»

Le président de la CCMM, qui œuvre aux côtés des promoteurs, n’a pas voulu s’avancer.

«Nous, notre objectif, c’est que ça débloque cette année, révèle-t-il. La livraison des logements serait, dans le plus tôt des cas, dans les 18 mois dans les zones où il n’y a pas besoin d’infrastructures publiques supplémentaires. Si on s’entend sur le plan directeur, les approbations sont faites rapidement et la construction pourrait démarrer.»

 

15 000 logements

Par ailleurs, un groupe de travail mis sur pieds par la CCMM et qui regroupe le Fonds de solidarité FTQ, Fondaction, le Mouvement Desjardins et l’Institut de développement urbain du Québec vient de publier un rapport dans lequel il estime que le secteur Bridge-Bonaventure devrait accueillir 15 000 logements, soit 400 logements par hectare, ce qui permettrait de loger environ 27 000 personnes.

C’est plus que les 7600 évoqués par l’administration montréalaise en 2023, mais également plus que les 9500 mentionnés par les promoteurs Devimco, Groupe Mach, Broccolini et COPRIM en juin 2023.

Le chiffre de 15 000 a été abondamment repris par les promoteurs et par Michel Leblanc pendant une conférence présentée dans le cadre du Forum stratégique sur les grands projets auquel participaient Serge Goulet, Véronique Alepin, vice-présidente développement immobilier et conception au Groupe Mach, Stéphan Déry, PDG de la Société immobilière du Canada ainsi que Roger Plamondon, président sortant de Broccolini.

«L’élément clé, c’est la densité, avance Michel Leblanc. Notre analyse, c’est une densité de 400 logements par hectare pour un total de 15 000 logements.»

«La notion économique doit avoir du sens, ajoute Serge Goulet. Ça prend 15 000 logements si nous voulons avoir les moyens de nos ambitions. Avec ça, nous aurions un coefficient d’occupation au sol de six, soit le même que le projet des Faubourgs, sur le site de l’ancienne tour de Radio-Canada.»

 

Batailles à prévoir

Lors du panel subséquent, auquel participaient le ministre fédéral de l’Habitation Sean Fraser, la ministre québécoise de l’Habitation France-Élaine Duranceau ainsi que la mairesse de Montréal Valérie Plante, quelques batailles à mener ont commencé à filtrer.

Le chiffre de 15 000 logements n’est évidemment pas encore accepté par la Ville, mais la mairesse a semblé ouverte à de la densité accrue.

«Dans le projet Namur-Hippodrome, nous sommes passés de 13 000 à 20 000 logements, souligne-t-elle. Je pense qu’on est capable de penser en dehors de la boîte quand c’est nécessaire.»

Sauf qu’elle ajoute, du même souffle, que le projet de Blue Bonnets comporte 50% de «logements hors -spéculation» et lance le défi à Bridge-Bonaventure de faire de même.

Michel Leblanc affirme quant à lui que la cible est plutôt de 40%.

Il faudra également trouver comment financer les infrastructures publiques sur le site, dont le coût est évalué à 440 millions de dollars.

À ce sujet, le groupe de travail, qui croit que la Ville n’a pas les moyens d’assumer une telle somme, suggère de «financer les infrastructures publiques du secteur Bridge-Bonaventure par l’instauration d’un modèle de financement fiscal de revitalisation afin d’éviter que les coûts des infrastructures municipales n’apparaissent dans le bilan financier de la Ville».

La solution préconisée par le groupe de travail de la CCMM serait de créer un organisme à but non lucratif dédié au développement du secteur Bridge-Bonaventure.

 

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