Construction: négociations difficiles

Publié le 06/05/2013 à 15:05, mis à jour le 06/05/2013 à 16:05

Construction: négociations difficiles

Publié le 06/05/2013 à 15:05, mis à jour le 06/05/2013 à 16:05

Par La Presse Canadienne

Photo: Bloomberg

Les conventions collectives des quelque 155 000 ouvriers de la construction sont arrivées à échéance la semaine dernière et les négociations en vue de leur renouvellement jusqu'en 2017 se révèlent difficiles dans certains secteurs, a appris La Presse Canadienne.

Plusieurs séances de négociations ont eu lieu entre les cinq organisations syndicales et les quatre associations patronales, en présence d'un médiateur.

Il s'agit de la première négociation à se tenir sous l'égide de la nouvelle loi, qui a aboli le placement syndical et réformé tout le processus de négociation _ d'où les trois mois de retard par rapport au processus habituel. 

Fait particulier: bien que les conventions collectives soient arrivées à échéance le 30 avril dernier, il n'y a pas de rétroactivité au 1er mai des éventuelles augmentations de salaire qui seront négociées, comme c'est généralement le cas dans les autres secteurs d'activité.

Les négociations semblent plus laborieuses dans le génie civil et voirie, de même que dans l'industriel, commercial et institutionnel. Les clauses touchant la mobilité des travailleurs et les frais de déplacement posent problème, de même que les horaires de travail.

Dans le secteur du génie civil et voirie, les négociations "avancent difficilement", a admis d'emblée Guy Duchesne, directeur général adjoint de l'Association des constructeurs de routes et grands travaux, qui en est à sa septième négociation.

Dans ce secteur d'activité, "ça accroche sur les règles de mobilité des salariés", a précisé M. Duchesne. Ces clauses permettent à un entrepreneur d'emmener avec lui ses propres travailleurs lorsqu'il décroche un contrat dans une autre région que la sienne.

L'association patronale de ce secteur voudrait étendre cette possibilité à d'autres métiers mécaniques, alors que les syndicats veulent au contraire restreindre cette possibilité, afin de faciliter l'embauche d'ouvriers dans les régions.

M. Duchesne demeure tout de même optimiste. Un règlement sans le recours à des moyens de pression, "c'est encore possible", opine-t-il.

Dans le secteur institutionnel, commercial et industriel, l'Association de la construction du Québec évoque les "demandes extravagantes de l'alliance syndicale".

Cette association patronale a calculé des exemples d'augmentations de coûts de main-d'oeuvre si les demandes syndicales étaient acceptées, comme "140$ par semaine d'augmentation à la signature" pour un charpentier-menuisier au CHUM (Centre hospitalier de l'Université de Montréal) ou "690 $ par semaine d'augmentation à la signature" pour un charpentier-menuisier de Roberval sur un chantier à Saguenay (à cause des frais de déplacement, notamment).

L'alliance syndicale demande des augmentations de salaire de 3,7 pour cent pour l'année 2013-2014, puis 3 pour cent pour les trois années suivantes.

Du côté syndical, le porte-parole de l'alliance qui regroupe les cinq organisations syndicales, Donald Fortin, se montre optimiste malgré tout. "Il nous reste tout le mois de mai pour régler le dossier", dit-il.

Sera-t-il possible de conclure une entente sans avoir recours à des moyens de pression? "Je l'espère. On l'espère tous. C'est notre objectif. On ne veut pas mettre les gars dans la rue pour mettre les gars dans la rue", dit-il en entrevue.

Le droit de grève pourra théoriquement être exercé à compter du 1er juin, à moins que le médiateur demande une prolongation de mandat, auquel cas le droit de grève serait reporté au 1er juillet.

Mais on est encore loin d'une telle éventualité. "Est-ce qu'il va falloir en arriver à ça? Bien ça, c'est ce qu'il va falloir décider au cours des prochaines semaines, voir comment ça va se comporter aux tables de négos. Ça reste un moyen de pression ultime. Avant ça, on va faire tout ce qui est en notre possible pour arriver à des ententes sans sortir les travailleurs", ajoute M. Fortin, qui vient du Conseil provincial du Québec des métiers de la construction (international).

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