La firme vermontoise est-elle coupable de fraude comptable? Photo : Bloomberg.
Le titre de Green Mountain Coffee Roasters (GMCR) a perdu aujourd’hui depuis 13h près de 6 dollars, à 31,06 dollars américains, à Wall Street. C’est une dégringolade subite de 16% en quelques heures - jamais vue pour elle en deux ans -, qui pourrait susciter des interrogations sur le financement de l’acquisition de Van Houtte…
Que s’est-il passé? La diffusion d’une mauvaise nouvelle pour l’acquéreur du torréfacteur québécois Van Houtte : la Securities and Exchange Commission (Sec), le régulateur boursier américain, a lancé une enquête sur la comptabilité de GMCR. C’est qu’elle ne semble pas comprendre comment sont calculés, entre autres, les revenus dégagés par la firme vermontoise…
De plus, la Sec s’est lancée dans l’examen des relations de GMCR avec l’un de ses clients, M.Block and Sons. Cette dernière est responsable de la distribution de ses produits Keurig, des capsules individuelles de café moulu.
La direction de Green Mountain s’est refusée à tout commentaire, en confirmant toutefois qu’elle est au courant de cette enquête depuis le 20 septembre dernier.
«Il est important de noter qu’un contrat majeur pour Green Mountain a été conclu hier. Lavazza est bel et bien entré dans le capital de GMCR en déboursant quelque 250 millions de dollars américains tel que prévu, alors même qu’il devait être informé de l’enquête de la Sec. C’est donc qu’il n’a pas jugé la menace pour son investissement suffisante pour reculer», dit Gregory McKinley, analyste principal, commerce de détail et situations spéciales, de Dougherty & Company.
«Toutefois, il est possible qu’un créancier concerné par la transaction de 1,35 milliard de dollars avec Van Houtte réclame des éclaircissements sur le financement de GMCR pour l’acquisition du torréfacteur canadien», ajoute-t-il, en indiquant que personne ne pouvait prédire le résultat final de l’enquête lancée par la Sec.
Rappelons que Lawrence Blanford, le pdg de GMCR, est habitué à diriger des entreprises poursuivies en justice, tant aux Etats-Unis qu’au Canada. L’une d’elles avait même amené le ministre des Finances de l’Ontario à quitter son poste…
