Taux hypothécaires: dira-t-on adieu à la concurrence bancaire?

Publié le 29/03/2012 à 06:14, mis à jour le 29/03/2012 à 06:15

Taux hypothécaires: dira-t-on adieu à la concurrence bancaire?

Publié le 29/03/2012 à 06:14, mis à jour le 29/03/2012 à 06:15

Par Stéphane Rolland

Photo : Benjamin Nantel.

Oubliez les faibles taux hypothécaires, si le prochain budget fédéral dévoilé jeudi contient des mesures de resserrement du marché hypothécaire. Dans un environnement d’affaires plus difficile, les banques pourraient mettre la pédale douce sur la concurrence, croit Gabriel Dechaine, analyste du secteur bancaire canadien pour Credit Suisse.

Les banques mènent une «guerre des taux» pour attirer les emprunteurs hypothécaires résidentiels, qui se font plus rares après une forte croissance stimulée par les faibles taux d’intérêt. On peut trouver des prêts de cinq ans à un taux de 2,99%, soit similaire à l’inflation.

L’effet du resserrement des règles par Ottawa sur le marché pourrait pousser les banques canadiennes à se réfugier dans leur réflexe «oligopolistique», écrit M. Dechaine. «Nous croyons que l’intense concurrence sera tempérée si les conditions d’affaires deviennent plus périlleuses sur le front réglementaire.»

Hautement anticipé, le resserrement devrait être annoncé jeudi, selon M. Dechaine. L’analyste croit que le gouvernement devra dire si il augmente le plafond assurable de 600 milliards $ que peut accorder Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL). Le législateur pourrait aussi interdire aux banques d’utiliser les prêts assurés par l’organisme public.

Évidemment, un resserrement de l’accès à la propriété aurait un impact sur le marché des prêts personnels. Il pourrait cependant plomber le secteur du prêt commercial, ajoute M. Dechaine. Le marché immobilier est un important catalyseur sur le front commercial, note-t-il. De plus, un ralentissement du secteur de la construction serait mauvais pour le portefeuille de prêt puisque les emplois dans ce secteur sont mieux rémunérés que le travailleur moyen.

Dans un contexte de ralentissement au Canada, M. Dechaine estime que les banques avec une plus forte présence à l’étranger devraient mieux s’en tirer. Pour cette raison, l’analyste émet une recommandation «surperformance» sur les actions de la Banque TD, de la Banque Scotia et de la BMO. À l’inverse, la CIBC et la Banque Nationale sont celles qui en souffriraient le plus, toujours selon l’analyste.

Lire aussi:Guerre des taux: les banques reprennent les hostilités

Prêt: la Banque Laurentienne mise sur les entreprises

 

 

À la une

Compétitivité: Biden pourrait aider nos entreprises

26/04/2024 | François Normand

ANALYSE. S'il est réélu, Biden veut porter le taux d'impôt des sociétés de 21 à 28%, alors qu'il est de 15% au Canada.

Et si les Américains changeaient d’avis?

26/04/2024 | John Plassard

EXPERT INVITÉ. Environ 4 électeurs sur 10 âgés de 18 à 34 ans déclarent qu’ils pourraient changer leur vote.

L’inflation rebondit en mars aux États-Unis

Mis à jour le 26/04/2024 | AFP

L’inflation est repartie à la hausse en mars aux États-Unis, à 2,7% sur un an contre 2,5% en février.