Moscou est d'ailleurs convaincu que l'Occident a comploté pour installer un régime «ami» pro-occidental à Kiev. Voilà pourquoi Vladimir Poutine a décidé de défendre les intérêts de la Russie en Ukraine.
Aussi, à moins d'une surprise de taille, le président russe - un ancien agent du KGB, pour qui l'effondrement de l'ex-URSS a été une catastrophe - ne voudra probablement pas céder un pouce de territoire en Ukraine.
Bref, Kiev devra vraisemblablement accepter de céder encore une partie de son territoire (après la Crimée) aux séparatistes russophones en Ukraine orientale, estiment des analystes.
Mais l'économie rattrapera un jour ou l'autre Vladimir Poutine.
Car, malgré la fierté retrouvée de plusieurs Russes de voir leur président tenir tête à l'Occident, les sanctions économiques ont de bonnes chances d'affaiblir à terme le soutien de la population.
Un soutien qui pourrait s'effriter d'autant plus vite si les cours du pétrole devaient demeurer bas encore longtemps.
La Russie est le troisième pays producteur au monde après l'Arabie saoudite et les États-Unis.
Comme les exportations de pétrole de la Russie représentent plus de 60% de ses exportations totales, Moscou est donc très dépendant de l'or noir.
Par exemple, en 2012, les revenus gaziers et pétroliers ont compté pour 52% du budget du gouvernement fédéral russe, selon la firme de consultants PFC Energy, spécialisée dans les hydrocarbures.
C'est pourquoi, pour toutes ces raisons, autant politiques qu'économiques, on peut dire que Vladimir Poutine a d'ores et déjà perdu son bras de fer avec l'Occident.