Retraite : sauver les meubles quand vous n'êtes pas prêt

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

Retraite : sauver les meubles quand vous n'êtes pas prêt

Offert par Les Affaires


Édition du 17 Octobre 2015

Par Stéphane Rolland
Chômage

Comme dans le cas d'un divorce, un travailleur expérimenté qui perd son emploi devra réduire son train de vie immédiatement s'il veut limiter les dégâts, ajoute Mme Gagné. «C'est très difficile lorsqu'on perd son emploi à la fin de la cinquantaine d'en trouver un nouveau avec une rémunération équivalente, constate Mme Gagné. Souvent, le prochain emploi offrira des conditions moins avantageuses. Certains deviendront travailleurs autonomes avec la précarité qui accompagne cette décision.»

À très court terme, vous devriez réduire autant que possible la ponction fiscale qui sera faite sur votre indemnité de départ. L'indemnité de départ d'un professionnel expérimenté sera vraisemblablement imposée à un taux marginal élevé. «Utiliser les droits de cotisation restants au REER permettra de réduire l'impact, explique Angela Iermieri, planificatrice financière du Mouvement Desjardins. Même si on doit faire des retraits l'année suivante, il est possible que ce soit à un taux marginal moindre.»

À plus long terme, vous devriez revoir certains scénarios avec votre conseiller afin de répondre à des questions comme le meilleur moment de demander votre rente publique ou les actifs à décaisser en priorité pour vos finances, poursuit Mme Iermieri.

Quant à ceux qui choisiront de se lancer à leur compte, ils devront absolument penser à leur protection d'assurance, souligne Mme Gagné. «À mes yeux, s'offrir une assurance invalidité est encore plus important que d'investir dans un REER, insiste-t-elle. Parce que si vous vous retrouvez en situation d'invalidité, oubliez la retraite : toutes vos épargnes vont y passer.»

La planificatrice financière rappelle la différence entre une assurance invalidité et une assurance maladie grave. L'assurance invalidité versera une prime mensuelle pour remplacer le salaire d'une personne, et ce, jusqu'à l'âge de 65 ans. L'assurance maladie grave lui procure plutôt un montant forfaitaire, si elle tombe malade. La prime permet de se faire soigner aux États-Unis ou de rénover son logement pour y aménager des installations pour personnes à mobilité réduite, notamment. «Mais, on vous donne le montant une fois. Après, vous n'en aurez plus. L'assurance maladie grave est un ajout valable, mais l'assurance invalidité est primordiale.»

Que faire avec le régime à prestations déterminées ?

Si vous aviez un régime de retraite à prestations déterminées chez votre ancien employeur, il vaudrait probablement mieux ne pas le transférer dans un compte de retraite immobilisé (CRI), croit Carolyn Martel. «Les gens ne comprennent pas la beauté du régime à prestations déterminées, constate-t-elle. S'il y a un marché baissier, c'est votre employeur qui doit mettre l'argent pour vous assurer une retraite.»

Un désavantage du régime à prestations déterminées est que sa valeur ne sera pas remise à votre succession si votre décès survient trois ans après le premier versement, nuance Mme Martel. L'actuaire donne en exemple le cas d'un professionnel qui quitte son emploi après sept années de services et dont le régime vaut 150 000 $. L'homme affirme ne pas avoir besoin de la rente, car il a déjà accumulé assez d'épargne-retraite. Veuf, il n'a pas de conjointe qui profiterait de la rente du survivant. Il aimerait léguer cet actif à ses enfants. «Dans ce cas exceptionnel, je lui ai conseillé de transférer l'argent, car ses autres épargnes lui permettaient de subvenir à ses besoins. L'argent pouvait fructifier dans le CRI et être légué à ses enfants. Dans un régime, le capital aurait disparu au décès, s'il était survenu trois ans après début du versement de la rente.»

L'avantage d'un régime à prestations déterminées est indéniable, abonde Nathalie Bachand. Toutefois, l'absence totale de risque n'existe pas, comme peuvent en témoigner les employés de Mabe Canada dont la valeur du régime a lourdement été amputée après la faillite controversée de l'employeur. «Oui, ce sont de rares cas, mais on ne peut pas dire que ça n'arrivera pas, répond-elle. Honnêtement, il y a 10 ans, on ne se questionnait pas là-dessus, mais maintenant, c'est un point qu'on analyse.»

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