Une nouvelle ère de transparence pour les investisseurs

Publié le 13/12/2016 à 11:53

Une nouvelle ère de transparence débute pour les petits et les grands investisseurs. En vertu de nouvelles règles de divulgation entrées en vigueur dans le cadre de la réforme du Modèle de relation client-conseiller – Phase 2 (MRCC2), les prestataires de services financiers sont tenus de dévoiler les frais de gestion et les honoraires qu’ils versent aux conseillers en placement qui vendent leurs produits.

« Le but de cette réforme est que les investisseurs comprennent mieux les produits financiers qu’ils achètent, la performance de ceux-ci et aussi la valeur du conseil dont ils bénéficient pour faire fructifier leurs placements et leur patrimoine », explique Yoldas Ozturk, expert-conseil, Affaires des Courtiers et des Conseillers à la Financière Sun Life.

Des informations éclairantes

Depuis le 15 juillet 2016, les courtiers et conseillers en valeurs mobilières doivent fournir deux nouveaux documents annuels aux investisseurs. Le premier détaillera le rendement des placements au cours de diverses périodes et présentera des calculs de taux de rendement pondérés et personnalisés en fonction des dates de transaction au compte (dépôts et retraits).

Le second rapport obligatoire exposera pour sa part les frais et autres formes de rémunération : commissions de suivi intégrées versées au conseiller, frais de rachat, commissions au point de vente, frais de substitution ou frais administratifs, etc. Le rapport fournira un montant global annuel, le tout affiché en dollars !

Des outils pour mieux investir

La MRCC2 sonne donc le glas des frais détaillés sous forme de pourcentage qui n’étaient pas très explicites. « De nombreux investisseurs croient qu’ils paient peu ou pas de frais sur leurs placements, soit parce qu’ils font affaire avec un conseiller en succursale bancaire ou avec un courtier indépendant. Or, c’est faux ; les frais sont généralisés dans l’industrie et tous les investisseurs en paient d’une manière ou d’une autre », poursuit Yoldas Ozturk.

En effet, des frais totaux sont imputés aux investisseurs sous forme d’un ratio des frais de gestion (RFG) annuel. Le RFG couvre les nombreux frais engagés par le fonds commun de placement pour la gestion des actifs investis dans le produit. Le RFG inclut aussi les frais payés à l’équipe de gestion de portefeuille du fonds pour la prise des décisions de placement quotidiennes faite au nom de l’investisseur. Seule une partie du RFG est versée aux conseillers sous forme de commissions de suivi, afin de leur assurer une rémunération juste pour le service continu offert aux clients qui détiennent des parts du fonds.

« En prenant connaissance de leur rendement et des montants versés aux courtiers et à leur conseiller, les investisseurs pourront se questionner à savoir si ces produits leur offrent le rendement net recherché pour atteindre leurs objectifs, ajoute Yoldas Ozturk. C’est aussi l’occasion pour les courtiers et les conseillers de bien expliquer à leur clientèle la valeur qu’ils apportent à leur patrimoine financier et se repositionner au besoin. »

Payer pour une expertise reconnue

De l’avis d’Alexandre Demets, conseiller en sécurité financière, en assurances et rentes collectives chez Services financiers Demets, Dirani inc., c’est une bonne chose que les investisseurs prennent pleinement conscience du montant qu’ils paient en échange d’une expertise. « Quand on va chez le dentiste ou chez le notaire, on s’attend à payer, car ce professionnel engage sa responsabilité professionnelle. C’est pareil pour les conseillers, qui sont les coachs d’une bonne gestion financière, illustre-t-il. On travaille pour nos clients, dans les bons comme dans les mauvais moments. »

Les conseillers et les gestionnaires de portefeuille sont rémunérés pour gérer des fonds durant les bonnes et les mauvaises périodes. Ils ne sont pas payés pour éviter les baisses durant toutes les périodes, ce qui est tout simplement impossible, car les marchés financiers évoluent selon des cycles de reprise et de correction.

Des économies à mettre dans la balance

Selon Alexandre Demets, la mission principale du conseiller consiste souvent à convaincre les clients de conserver leurs investissements quand ils sont tentés de fuir. « Nous aidons nos clients à faire preuve de rigueur dans un marché trop souvent influencé par les émotions. »

Pour la plupart des investisseurs, « le coût devient un problème seulement quand aucune valeur n’est perçue », souligne Alexandre Demets. Or, il faut savoir que les frais payés par les investisseurs s’appliquent à la gamme complète des services fournis par un conseiller, et non pas seulement aux rendements favorables qui peuvent être obtenus.

Ainsi, tout le monde travaille dans le même sens, soit en faveur de l’enrichissement de l’investisseur. Les conseillers doivent donc adhérer au MRCC2 de façon positive et proactive. « La transparence aide tout le monde, dit-il, parce qu'elle conduit à des relations plus longues fondées sur la confiance. »

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