L'année 2015 commence avec les mêmes thèmes qui ont dominé la fin de 2014 : la dégringolade des cours du pétrole et l'empoignade au sujet des régimes de retraite.
Laissons de côté pour l'instant le pétrole, soumis à des pressions internationales contradictoires, avec des pays qui ne cessent d'augmenter leur production alors que la demande, elle, ne suit plus. Le jeu se déroule au-dessus de nos têtes.
Il en va tout autrement de l'enjeu des retraites. Nous sommes directement en cause, et le débat n'a cessé de s'élargir. Pas seulement en ce qui concerne la loi 3 sur les régimes des employés municipaux : dans les faits, les Québécois sont devenus vivement préoccupés, voire obsédés, par ce qui leur arrivera lorsque l'heure sera venue de se retirer. Leurs revenus seront-ils alors suffisants pour faire face au «risque de longévité» ? (Une des pires expressions qui existent, j'en conviens, mais on n'en a pas encore inventé d'autres pour définir le danger de survivre à ses épargnes.)
Et si, collectivement, nous avions pris le problème à l'envers ?
Le Québec s'obstine sur les questions de retraite parce que l'argent se fait rare. Les administrations publiques disent ne plus être capables de suivre le rythme des hausses des cotisations aux régimes de leurs employés, parce qu'elles n'en ont plus les moyens. Les grandes sociétés s'interrogent elles aussi sur leurs capacités à maintenir leurs engagements, tandis que les simples citoyens se demandent comment ils parviendront à mettre de côté les fonds nécessaires, alors qu'ils arrivent de peine et de misère à joindre les deux bouts au jour le jour.
