Des sièges sociaux qui ont de moins en moins d'influence

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Septembre 2015

Des sièges sociaux qui ont de moins en moins d'influence

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Septembre 2015

Coup sur coup, deux événements sont venus nous rappeler la perte d'influence de Montréal comme centre d'affaires et le statut parfois incertain des sièges sociaux qui lui restent.

Tout d'abord, on apprenait au début de septembre que Rio Tinto entend abandonner prochainement l'appellation «Alcan». Depuis 2007, année de la mégatransaction qui a fait passer l'entreprise canadienne dans le giron de la géante anglo-australienne Rio Tinto, on s'était habitués tant bien que mal au nom Rio Tinto Alcan, qui coiffait tout le secteur de l'aluminium.

Mais si l'entité reste, le nom, lui, sera relégué aux oubliettes. Il sera maintenant tout simplement question de Rio Tinto. Et on ne peut que ressentir un pincement au coeur. Le nom Alcan est intimement lié au patrimoine industriel du Québec, et pas seulement au Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est un pan de notre histoire qui s'effacera.

Mais si ce n'était qu'une affaire de nostalgie... Dans les faits, l'importance du siège social de la division, maintenu à Montréal comme condition de l'attribution d'un bloc d'électricité par Québec, est en train de s'étioler.

La division bauxite et alumine est dorénavant dirigée à partir de Brisbane, en Australie. Les relations avec les investisseurs ont quant à elles été confiées au bureau de Londres. Dans un cas comme dans l'autre, c'était auparavant l'affaire de Montréal.

Et Rio Tinto a entrepris de réduire l'effectif du siège social lui-même, qui déménagera en 2016 de l'actuelle Maison Alcan, rue Sherbrooke, à la nouvelle Tour Deloitte, plus au sud, rue Saint-Antoine. Des 800 personnes qui y travaillaient encore en mai, de 110 à 170 ne feront pas leurs valises et leurs postes seront abolis, soit jusqu'à 21 % du personnel.

Québec possède encore une bonne prise sur le géant de l'aluminium. Rio Tinto produit, avec ses propres centrales, la plus grande partie de l'électricité dont elle a besoin. Mais elle compte aussi sur Hydro-Québec pour l'approvisionner à un tarif avantageux. Pour conserver cet avantage, elle doit maintenir un véritable siège social à Montréal.

Il faudra voir si on respecte tout autant l'esprit que la lettre de cette entente. Le siège social en cause doit exercer de véritables pouvoirs et ne pas servir essentiellement de façade.

Nous n'en sommes pas là. Mais l'engagement d'Alcan dans sa communauté, au fil des ans, était apprécié. De nombreuses causes tant culturelles que sociales en ont profité. Ces contributions doivent se poursuivre. Ce serait déjà une démonstration de bonne volonté.

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