BLOGUE Depuis le printemps 2010, la pétrolière française Total implante un réseau de stations-service à rabais. Elle en serait à 45 établissements. Et la direction compte transformer ce projet-pilote en une véritable division de l’entreprise.

Selon des informations recueillies par les Échos, Total compte implanter un réseau de 500 stations-service à rabais. Ce projet sera présenté au syndicat le 9 septembre prochain lors d’un comité d’entreprise.

ME SUIVRE SUR TWITTER : diane_berard

Total veut ramener au bercail tous les clients qui l’ont délaissé pour les grandes surfaces offrant de meilleurs prix à la pompe.

On sait que la hausse du prix de l’essence constitue une des principales sources de l’inflation des récents mois. Il faut donc garder un œil sur la stratégie de Total. Je suis convaincue que celle-ci ne passera pas inaperçue de ce côté de l’Amérique. Les consommateurs nord-américains vont certainement envier leurs cousins français. Imaginer si Esso, Ultramar ou Shell faisait de même… Quant aux pétrolières, si elles sont le moindrement futées, elles vont au moins s’interroger sur la pertinence de reproduire une telle stratégie ici.

Car la concurrence des grandes surfaces existe de ce côté-ci aussi. Qu’il suffise de mentionner que le 29 juin dernier, le géant Walmart a annoncé qu’il réduisait de 10 cents le prix de l’essence vendue dans ses magasins. Et ce dans 18 États américains et jusqu’au 30 septembre.

On a tendance à tenir le prix du litre d’essence pour acquis, comme s’il s’agissait du litre de lait. Walmart prouve le contraire et maintenant la pétrolière Total. Ce n’est pas, plus, vrai.

La crise a changé bien des choses dans les entreprises et dans nos vies. Et, ce qui a débuté comme une tendance - les détaillants à rabais, les magasins-entrepôts, les grandes surfaces… - est un train de devenir un mode de consommation régulier. De plus en plus de consommateurs n’achètent que lors des ventes. Ce qui explique en grande partie la hausse soudaine de consommation enregistrée en juillet dernier, le mois des grandes braderies.

Tout comme la plupart des grands designers ont désormais leur ligne de vêtements à rabais, les entreprises devront de plus en plus considérer offrir une alternative abordable à leurs produits et services réguliers. Et si ce que l’on prétend être l’après-crise devient le « nouveau normal », alors cette alternative risque fort de devenir bien plus qu’une alternative.

Lire ici ma chronique précédente