L'approche SMarT : une solution efficace au manque d’épargne

Publié le 01/08/2016 à 15:30

Considérant la propension de l'humain moyen à l'inaction, une nouvelle approche pourrait nous rendre plus futés en matière d'épargne.

Tel que décrit dans l'article précédent, le concept de l'Autoroute de l'épargne permet de capter l’attention des employés sur l'importance d'épargner suffisamment. La capacité du régime à contribuer à la santé financière des employés repose alors uniquement sur leur volonté de cotiser au maximum. Voici, en complément, un moyen de les encourager à cotiser.

Dans la plupart des régimes, bon nombre d’employés ne cotisent pas le maximum prévu et, par conséquent, n'investissent pas le plein potentiel dans leur éventuelle sécurité financière. Selon l’étude Financial Wellness at Work (août 2014), 70 % des Américains estiment que le stress financier est leur source de stress la plus importante, et 20 % avouent s’être absentés du travail au cours de la dernière année à cause de problèmes d’ordre financier. Ces problèmes entraînent ainsi des coûts liés à l’absentéisme pour les employeurs.

Ceux qui n’auront pas suffisamment épargné pour la retraite auront également tendance à retarder leur départ à la retraite, mais auront-ils la tête et le cœur à l’ouvrage? Il pourrait donc également en découler des enjeux de présentéisme pour les employeurs. Les tendances des dernières années ne semblent pas annoncer une amélioration de la situation. Au contraire, certains facteurs indiquent plutôt que le manque d’épargne devrait s’accroître dans l’avenir (par exemple, les perspectives de rendements inférieurs des marchés et l'augmentation de l’espérance de vie).

Proactif envers l'inaction

Le manque d’épargne d'un individu n’est malheureusement connu que lorsqu'il est trop tard. Bien que plusieurs disent souhaiter épargner davantage, ils semblent incapables d’y arriver seuls. De façon générale, les épargnants ont besoin d'être guidés et soutenus dans cette démarche. Sans soutien, il est facile de « ne rien faire ».

L’approche Save More TomorrowTM (SMarT) a été développée par les chercheurs américains Richard H. Thaler et Shlomo Benartzi de l’Université de Chicago, justement pour tirer profit de cette « préférence pour l’inaction ». Fondée sur des études portant sur l’économie comportementale, cette approche se distingue par sa simplicité.

En vertu de l’approche SMarT, les employés s’engagent à allouer une portion de leurs augmentations de salaire futures à une cotisation supplémentaire à leur régime d’épargne, jusqu’à l’atteinte d’un niveau maximum préétabli. Le prélèvement de cette cotisation supplémentaire se fait automatiquement sur la paie et les employés ont la possibilité de se retirer du programme en tout temps.

L’approche SMarT s’intègre aisément, quel que soit le régime d’épargne offert. Si un employé cotisant actuellement 4,0 % de son salaire au régime d’épargne, l’approche SMarT pourrait lui permettre de doubler sa cotisation sur une période de quatre ans, simplement en s’engageant à augmenter sa cotisation de 1 % à chacune de ses quatre prochaines augmentations de salaire. Même si les employés ont un droit de retrait en tout temps, les expériences vécues démontrent clairement que peu d’entre eux l’exerceront. En présumant une augmentation de salaire annuelle de 2,0 %, la moitié de cette augmentation pourrait servir à combler de nouveaux besoins financiers à court terme et l’autre moitié viendrait augmenter le rythme d’épargne. Ainsi, tout en améliorant sa situation financière à court terme, l’employé bénéficierait des effets à long terme de cette approche sur ses revenus de retraite en réduisant son manque d’épargne et son niveau de stress.

L’envers de la médaille

Cette bonne initiative a cependant un effet possible. La cotisation de l’employeur au régime d’épargne pourrait également augmenter si elle est reliée au niveau de cotisation des employés. Dans ces circonstances, il faudrait donc prévoir intégrer un budget additionnel dans l’enveloppe de rémunération globale. Par ailleurs, l’approche SMarT ne convient pas à toutes les situations, notamment les environnements où les salaires sont faibles et laissent peu de place à l’épargne, ou encore en contexte de faibles augmentations salariales. Toutefois, en général, elle a démontré son efficacité, et selon les statistiques recueillies par les auteurs de l’étude, elle a permis d’augmenter de façon substantielle le niveau de cotisation aux régimes d’épargne.

Texte par :

Martin Cyrenne, FSA, FICA, ASC, Associé principal, retraite et épargne

Bruno Saintonge, B. Sc. Act., CFA, Conseiller, retraite et épargne

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