Jason Fried : le fondateur de 37signals est obsédé par la clarté

Publié le 31/08/2010 à 13:00, mis à jour le 14/05/2012 à 16:20

Jason Fried : le fondateur de 37signals est obsédé par la clarté

Publié le 31/08/2010 à 13:00, mis à jour le 14/05/2012 à 16:20

Par Diane Bérard

D.B. - Comment arrivez-vous à créer vos applications Web en travaillant chacun dans votre coin ?

J.F. - Notre produit est très visuel, pourquoi passerions-nous des heures à nous en parler ? On le crée, puis lorsqu'il est prêt, on le montre à nos collègues. Ainsi, nous avons un produit concret dont nous pouvons discuter. Pendant que vous parlez des fonctionnalités à ajouter à une application, vous ne travaillez pas. Mais si vous tentez de les intégrer, vous serez confronté au coût et à la faisabilité.

D.B. - Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, siège à votre conseil depuis 2006. Que vous apporte-t-il ?

J.F. - D'abord, j'ai avec lui des conversations passionnantes. Ensuite, il nous a confirmé que nous étions sur la bonne voie. Il s'est joint à 37signals parce qu'il a confiance en notre modèle, et il nous répète de ne pas dévier de nos principes. Jeff croit au long terme, moi aussi. Comme moi, il estime qu'en affaires, il faut concentrer son énergie sur ce qui ne changera pas, et non sur ce qui change.

D.B. - Compte tenu de votre façon de voir la vie, les affaires et le travail, décrocher un MBA ne doit pas être un de vos objectifs ?

J.F. - En effet. Le MBA a son utilité si vous souhaitez travailler pour une grande société. L'entrepreneur, lui, n'a rien à tirer de cette formation, ce qu'on y enseigne est à mille lieues de sa réalité. Tout y est inutilement compliqué. Et puis, on vous apprend comment dépenser, mais pas à économiser.

D.B. - Il ne faut pas, selon vous, viser ce qui sera à la mode. Pourtant, n'est-ce pas la recette du succès d'Apple ?

J.F. - Apple est l'illustration parfaite de l'exception à la règle. C'est une entreprise qui défie les règles, celle-là comme les autres.

D.B. - De quoi êtes-vous le plus fier ?

J.F. - D'avoir bâti une société rentable depuis le début. Nous ne dépendons d'aucun investisseur, et personne ne peut nous dicter nos priorités ou nous imposer un rythme de croissance.

D.B. - Vous n'aimez pas perdre votre temps, mais cela vous arrive-t-il parfois ?

J.F. - Bien sûr que je perds mon temps, mais lorsque c'est mon choix, je n'y vois aucun problème. Là où il faut intervenir, c'est lorsque les autres nous font perdre notre temps. D'où l'importance de tout simplifier pour éviter que nos collègues et nos fournisseurs perdent le leur à cause de notre manque de clarté.

La version française de Rework, Réinventer le travail, sera publiée aux Éditions Transcontinental à la fin septembre 2010.

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