Prendre la relève à 58 ans

Publié le 29/04/2016 à 12:25

Prendre la relève à 58 ans

Publié le 29/04/2016 à 12:25

Par Claudine Hébert

Daniel Walker de Jaymar

Arrivé à 58 ans, la plupart d’entre nous commence à penser à la retraite et à vouloir préparer la relève. Pas Daniel Walker. En septembre 2014, à l’aube de la soixantaine, il est devenu propriétaire d’une entreprise pour la première fois de sa vie.

Ce directeur des ventes depuis 2001 chez Groupe Bermex - il en était actionnaire minoritaire avec 2% des parts - a acheté la division de meubles rembourrés Jaymar, située à Terrebonne, une entreprise appartenant à son employeur. Jaymar était devenue la propriété de Bermex lorsque cette dernière avait racheté le Groupe Shermag en 2009.

« Je rêvais depuis longtemps de diriger cette entreprise à ma manière. C’est un joyau du secteur du meuble qui est en affaires depuis plus de 60 ans », indique Daniel Walker qui détient maintenant 100% des parts de Jaymar.

Depuis qu’il est aux commandes, en moins de deux ans, le chiffre d’affaires de la PME lanaudoise a déjà grimpé de près de 25% pour se situer entre 15 et 20 millions de dollars par année, signale M. Walker. Et les ventes aux États-Unis sont en constante progression, représentant 30% des revenu. Le double d’il y a un an.

Réaménager l’usine et revoir les stratégies marketing.

Depuis qu’il a acheté Jaymar, Daniel Walker a investi plus d’un million de dollars dans l’entreprise. D’abord pour rajeunir les installations de l’usine. « C’est bien de vouloir faire de la qualité, mais il faut que les employés puissent y parvenir dans un bel environnement », dit-il.

L’équipement, l’éclairage, la peinture, les uniformes de travail : tout a été revu. Jusqu’aux chaises qu’occupe la quarantaine de couturières. « On a beau être des spécialistes du rembourrage, ça faisait plus de cinq fois que la même chaise avait été rembourrée. Il était temps de les changer », raconte le propriétaire.

L’autre demi-million a été consacré au marketing. Le site internet a été complètement refait, un studio photo a été aménagé à même l’usine pour mettre en valeur les meubles, et la salle d’exposition d’une superficie de 8000 pi2 a été revue de A à Z. « On invite une quinzaine d’acheteurs et de distributeurs américains à venir voir notre salle chaque année », raconte Daniel Walker.

Contrairement à plusieurs manufacturiers, dont la salle d’exposition est réservée aux représentants, acheteurs de grands magasins et distributeurs, celle de Jaymar est ouverte au grand public. « Ici, personne n’est payé à la commission. Nos représentants peuvent répondre aux questions, expliquer la provenance de nos matériaux sans mettre de pression aux consommateurs qui sont ensuite redirigés vers les magasins pour effectuer leurs achats », explique M. Walker.

Une initiative que salue Pierre Richard, président et directeur général de l’Association des fabricants de meubles au Québec (AFMQ). « Seulement une poignée de manufacturiers offrent actuellement cette formule au Québec », souligne M. Richard. Une situation qui devrait changer. C’est une nouvelle tendance dans l’industrie pour favoriser les rapprochements entre le manufacturier et les consommateurs.

Ce sont des entreprises de ce type, menées par des passionnés, qui font la différence, poursuit M. Richard. « Cela fait du bien de voir un transfert d’entreprise à succès dans notre secteur trop habitué au cours des dernières années à voir des consolidations et des fermetures d’usines », insiste le dirigeant de l’AFMQ.

Dans ses belles années, au début de l’an 2000, Jaymar réalisait plus de 40 M$ de revenus par année. L’entreprise de Terrebonne comptait plus de 300 employés. « On est encore loin du compte. Néanmoins, la croissance se poursuit. Nous sommes déjà à 150 employés, 20 de plus qu’à mon arrivée. Et d’ici trois ans, je cible le cap des 200 travailleurs », conclut, confiant, Daniel Walker.

 

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