La Bourse de Toronto a clôturé en baisse, mardi, tout comme les marchés américains, qui ont continué d'être touchés par une volatilité particulièrement forte. 

L'indice composé S&P/TSX du parquet torontois a reculé de 82,38 points pour terminer à 15 216,18 points, plombé notamment par les secteurs de la finance et des matériaux.

À New York, la moyenne Dow Jones des valeurs industrielles a reculé de 344,89 points à 23 857,71 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 a rendu 45,93 points à 2612,62 points. L'indice composé du Nasdaq a perdu 211,73 points à 7008,81 points.

Sur le marché des devises, le dollar canadien s'est négocié au cours moyen de 77,71 cents US, en hausse de 0,11 cent US par rapport à son cours moyen de la veille.

À la Bourse des matières premières de New York, le cours du pétrole brut a perdu 30 cents US à 65,25 $ US le baril, tandis que celui du lingot d'or a diminué de 13,00 $ US à 1342,00 $ US l'once. Le prix du cuivre a effacé 3 cents US à 3,00 $ US la livre.

Contexte

Wall Street a terminé en forte baisse mardi, affectée par la lourde chute de plusieurs valeurs du secteur technologique dans un marché encore fébrile face aux menaces de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

"Plusieurs entreprises technologiques ont mené la chute des indices", a indiqué Art Hogan de Wunderlich Securities.

Alphabet (maison mère de Google) a subi la relance par la justice américaine d'un dossier qui oppose Google au spécialiste des logiciels Oracle dans une affaire de droits d'auteurs, et a perdu 4,47%.

Le réseau social Twitter a été fortement affecté par une note de la société activiste Citron Research appelant à parier sur la baisse du cours dans le sillage de l'affaire Facebook, et a plongé de 12,03%.

Facebook a justement poursuivi sa chute vertigineuse mardi (-4,92%) alors que la société Cambridge Analytica, au coeur du scandale sur l'utilisation indue de données sur le réseau social, aurait joué un "rôle crucial" dans le vote en faveur du Brexit, selon le lanceur d'alerte Christopher Wylie.

La société dirigée par Mark Zuckerberg a perdu quasiment 18% depuis l'éclatement de l'affaire il y a un peu plus d'une semaine.

Le mouvement de ventes sur les valeurs technologiques a emporté au passage Apple (-2,56%) et Amazon (-3,78%).

Tesla a également chuté (-8,22%) après que le régulateur des transports américain (NTSB) a lancé une enquête sur un accident mortel survenu vendredi dernier en Californie et impliquant un véhicule autonome de la marque.

"Quand le marché part dans une telle direction, personne ne va tenter d'attraper le couteau qui tombe", a ajouté M. Hogan.

Les marchés étaient par ailleurs toujours fébriles face aux risques de guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine après la décision de Donald Trump d'imposer des sanctions financières qui pourraient culminer à 60 milliards de dollars sur les importations chinoises.

"Les enjeux commerciaux occupent encore une large part des inquiétudes des marchés", a observé Shawn Cruz de TD Ameritrade, bien qu'un dialogue soit en cours entre Pékin et Washington concernant le large déficit commercial américain.

Par ailleurs, les taux d'intérêt sur la dette américaine reculaient fortement: le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans baissait à 2,780% contre 2,852% lundi soir et celui à 30 ans évoluait à 3,030% contre 3,086% la veille.

"Ces baisses suggèrent que les investisseurs sont à la recherche d'actifs moins risqués", a noté M. Cruz.

Sensibles au taux d'intérêt, les valeurs financières ont nettement reculé, l'indice les regroupant au sein du S&P 500 ayant reculé de 1,98%.

Titres en action

Parmi les autres valeurs du jour, General Electric a fait partie des rares valeurs en vue mardi (+4,27% à 13,44 dollars) au lendemain d'une chute sous les 13 dollars la veille à la clôture, pour la première fois depuis 2009.

Red Hat, le distributeur du système d'exploitation Linux, a également progressé (+0,87% à 154,42 dollars) après avoir publié des résultats trimestriels meilleurs qu'attendu.

La société de stockage de données en ligne Dropbox a reculé (-1,81% à 29,90 dollars) pour sa troisième journée de cotation. Dropbox a connu deux premières séances de forte progression à la Bourse de New York, sa première journée s'étant même soldée par une hausse de 30%.

Industries Lassonde(LAS, 259$) a publié des résultats du quatrième trimestre qui, comme l'illustre un analyste, «étanche notre soif de solides résultats». Des ventes de 402,6 millions $ surpassent les attentes (379,8M$), tandis que tous les secteurs et marchés témoignent d'un bon trimestre. Le BAIIA grimpe de 11%, à 53,5M$ (prévisions: 49,6M$) et le bénéfice par action est établi à 3,86$ (prévisions: 3,28$). «Lassonde se positionne de la bonne façon dans une industrie qui mise sur l'innovation dans les grandes marques et les marques maison», estime Frédéric Tremblsay, de Desjardins Marché des capitaux, qui rehausse sa cible de 280$ à 285$.

Le fournisseur albertain du secteur pétrolier Enerflex(EFX, 15,84$) continue d'afficher de la croissance, mais les résultats pour l'année fiscale 2018 pourraient être en-deçà de ce qui était initialement anticipé, prévient Michael Storry-Robertson de la Banque Nationale, qui a réduit ses prévisions de 4%. «Il y aura toujours de la croissance pour l'année, une tendance qui devrait se poursuivre en 2019», nuance l'analyste. Celui-ci prédit une croissance de 15% par rapport à 2017, générant 100M$ en flux de trésorerie. Le cours-cible de la BN demeure inchangé, à 19$.

Stornoway Diamond(SWY, 0,55$) a publié des résultats sous les attentes pour son exercice 2017, hier. La société minière a affiché une perte nette de 114,6 millions $, en raison «d'un prix des diamants moins élevé que l'anticipait l'entreprise», indique la société. Des ventes de 52,6 millions $ au quatrième trimestre établissent la valeur à 108$ le carat, une légère baisse par rapport à la moyenne de 109$ pour l'année entière. la mine Renard, à la Baie-James, affiche pour sa part une production stable. «L'entreprise a encore assez de financement pour ses dépenses en 2018, mais prix des diamants devra monter pour que ses résultats soient positifs», résume Edward Sterck, de BMO Marché des capitaux.