Pour la quatrième séance consécutive, Wall Street a terminé à des records mardi, à l'issue d'échanges marqués par les déclarations de la présidente de la Réserve fédérale (Fed) Janet Yelle.

Voici l'état de la situation à la clôture:

• À Toronto, le S&P/TSX a pris 29,45 points, ou 0,19%, à 15 786 points
• À New York, l'indice élargi S&P 500 a avancé de 9,33 points, soit 0,40%, à 2 337,58 points
• L'indice vedette Dow Jones Industrial Average a progressé de 92,25 points à 20 504,41 points
• Le Nasdaq, à dominante technologique, a gagné de 18,62 points à 5 782,57 points
• Le dollar canadien affiche -0,01% à 0,7648 $US
• L'or s'est renchéri de 0,29% à 1 229 $US
• Le baril de pétrole a avancé de 0,51% à 53,20$US.

Le principal indice canadien a lui aussi atteint un niveau record mardi, alors que la remontée des prix du pétrole et des rendements obligataires a appuyé les secteurs de l'énergie et des services financiers. Les constructeurs automobiles ont quant à eux bénéficié des mots chaleureux prononcés la veille par le président américain Donald Trump à l'égard du commerce canadien de la veille.

Dans un discours inhabituellement succinct qu'elle a prononcé pour son audition biannuelle au Congrès sur l'état de l'économie, la patronne de la Fed a fait plusieurs fois référence à «l'incertitude» et à «l'impact potentiel» des possibles mesures budgétaire ce mardi. Lire Yellen met en garde contre les mesures de Trump.

Sur la place américaine, les trois principaux indices ont fini à des niveaux qu'ils n'avaient jamais atteint en clôture. «Après avoir quelque peu hésité au cours des déclarations de Mme Yellen, les investisseurs ont décidé que ce n'est pas trop grave et nous ont de nouveau amené à des records», a commenté Karl Haeling, de Landesbank Baden-Württenberg.

La patronne de la Fed a réitéré mardi que de nouvelles hausses des taux se profilaient. «Ses déclarations ont reflété un ton légèrement plus enclin au redressement monétaire de la Fed par rapport aux attentes, en mettant une hausse des taux en mars sur la table», a commenté Mickey Levy, de Berenberg dans une note.

Le secteur financier et notamment les grandes banques du Dow Jones, Goldman Sachs (+1,30% à 249,46 dollars) et JPMorgan (+1,60% à 89,56 dollars) ont progressé, des taux plus élevés pouvant leur permettre d'améliorer leur marges.

Les secteurs pénalisés par une éventuelle hausse du coût du crédit n'ont pas trop souffert car selon Karl Haeling: «elle a indiqué que la hausse des taux serait progressive ce qui est rassurant pour le marché».

Seul indicateur notable mardi, les prix à la production ont augmenté plus que ce à quoi s'attendaient les analystes, pour atteindre 0,6% en janvier.

Titres en action

Après avoir brassé la cage chez le géant des grignotines Mondelez International(MDLZ, 45$US) et PepsiCo.(PEP,16,92 $US) en 2014, et General Electric(GE,30,28$US) en 2015, voilà que l’investisseur activiste réputé Nelson Peltz aurait investi 539 millions de dollars américains dans le géant Procter & Gamble(PG,90,80$US) selon Bloomberg.

L’action du fabricant de savon Tide et du shampoing Pantene grimpe de plus de 4% dans le marché hors cote après la clôture des marchés.

Le 5 décembre en entrevue à la chaîne CNBC le président de Trian Fund Management avait annoncé qu'il accumulait une position importante dans une nouvelle société, sans la nommer.

L'action TMX Group (Tor., X) progresse de près de 2% après avoir publié des résultats du quatrième trimestre meilleur que prévu. Le pdg a d'ailleurs fait part de son optimisme pour les prochaines entrées en Bourse.

La firme d’ingénierie montréalaise SNC-Lavalin(Tor., SNC) voit sa cible relevée par Anthony Zicha, de Banque Scotia. L’analyste fait passer sa cible de 65$ à 67$, tout en réitérant sa recommandation surperformance. M. Zicha revient sur le potentiel de SNC après la rencontre institutionnelle organisée par son institution et les dirigeants de la firme, dont le PDG Neil Bruce. La direction vise doubler la taille de SNC d’ici deux ans. Une acquisition de 4G$ pourrait être envisageable, grâce un duo de financement dette et participation en actions.

Les analystes reviennent sur les résultats du quatrième trimestre de Restaurants Brands(Tor., QSR). David Palmer, de RBC Marchés des capitaux, réitère sa recommandation surperformance pour le titre, mais fait passer sa cible de 54$ à 59$. Il s’attend à ce que le propriétaire des restaurants Tim Hortons et Burger King accélère la croissance de ses bénéfices et de ses fonds autogénérés libres. Cela découle d’une diminution des dépenses en capital et d’économies sur les intérêts, notamment. Il note par ailleurs que la croissance des ventes de Tim Hortons est selon lui temporaire.

Pages Jaunes(Tor., Y) a dévoilé ses résultats du quatrième trimestre. Les revenus de l’entreprise ont diminué de 2,8% à 202,7M$. La société a comptabilisé une perte nette de 431,6M$, en raison d’une dépréciation d’actifs. Excluant cette perte de valeur, le bénéfice par action s’est établi à 0,26$. Les analystes visaient un bénéfice de 0,41$ par action. Lire Pages Jaunes voit rouge.

Le titre du fabricant de simulateurs de vol et formateur de pilotes CAE(Tor., CAE) a peu réagi aux résultats du troisième trimestre, mardi, parce que la hausse de 16% à 0,26$ par action du bénéfice ajusté et la marge avant impôts de 17,3% de la division civile correspondent grosso modo aux attentes.

Le taux d’utilisation de 76% des centres de formation est le plus élevé depuis 2008, mais il est aussi conforme aux prévisions.

«C’est tout de même de bon augure pour les marges et le rendement du capital, les deux étalons de performance de la société», indique Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, qui maintient son cours cible de 21$.

Il faut dire que le bond de 41% de l’action depuis un an a fait grimpé son multiple à 18,3 fois ses bénéfices prévus dans 12 mois.

Même si CAE maintient ses prévisions pour 2017, le pdg Marc Parent s’attend à un rebond des commandes de la part des instances militaires tant aux États-Unis que dans les pays membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique nord (OTAN), au cours des prochaines années, a-t-il déclaré à l’agence Bloomberg.

Forte d’un carnet de commandes total de 7,4G$, CAE a d’ailleurs besoin de 400 ingénieurs en logiciels, la moitié aux États-Unis, pour une hausse de 5% de ses effectifs. 

Molson Coors (Tor., TPX.B) a publié ses résultats du quatrième trimestre. Les analystes attendent un bénéfice de 0,86$US par action. Les activités canadiennes ont éprouvé des difficultés au quatrième trimestre, forçant le brasseur à inscrire à ses résultats une charge de dépréciation de 495,2 millions $ US liée à ses marques Molson. L'entreprise a affiché mardi une perte avant impôts liée à ses activités canadiennes de 460,9 millions $ US pour le trimestre clos le 31 décembre.

En comparaison, les activités canadiennes du brasseur avaient généré des profits avant impôts de 48,5 millions $ US un an plus tôt. Après ajustements pour exclure les éléments non récurrents, les profits sous-jacents des activités canadiennes de Molson Coors ont reculé à 48,5 millions $ US, en regard de ceux de 51,8 millions $ US du quatrième trimestre de l'exercice précédent. Les ventes nettes ont reculé de 3,6 pour cent à 329,6 millions $ US, plombées par une baisse de la demande des consommateurs, en particulier au Québec.

Molson Coors a complété, à l'automne dernier, son acquisition, pour 12 milliards $ US, des marques Miller et de la participation de 58 pour cent de SABMiller dans MillerCoors, une coentreprise crée en 2008. Cette transaction est survenue dans la foulée de la prise de contrôle, pour 107 milliards $ US, de SABMiller par Anheuser-Busch InBev, accordant à cette dernière une part d'environ 31 pour cent du marché mondial. AB InBev est le propriétaire de Labatt, un rival de longue date de Molson.