Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce mardi

Publié le 24/07/2018 à 06:40, mis à jour le 24/07/2018 à 07:08

Bourse: ce qui bouge avant l'ouverture ce mardi

Publié le 24/07/2018 à 06:40, mis à jour le 24/07/2018 à 07:08

[Photo: Getty Images]

Wall Street pointe vers une ouverture en hausse mardi, redressant la tête après et essayant d'oublier un peu le conflit commercial pour se concentrer sur les résultats de sociétés et la macroéconomie.

Vers 7h ce matin, selon les contrats à terme sur les indices new-yorkais, le Dow Jones est attendu en hausse de 0,30% à 25 109 points, le Nasdaq en avant de 0,10% à 7438 points, et le S&P 500 en progression de 0,17% à 2816,75 points.

Contexte

«Avant une avalanche de résultats de part et d'autre de l'Atlantique, une rencontre importante entre Donald Trump et Jean-Claude Juncker», le président de la Commission européenne, mercredi «à Washington, et la (réunion de la) BCE cette semaine, les marchés font preuve de résistance», ont souligné les analystes de Aurel BGC.

«Après la clôture (de Wall Street), Alphabet (Google, Snap, etc..) a publié des résultats très solides et rassuré sur la capacité de la tech américaine à afficher des taux de croissance toujours aussi impressionnants, tandis que la Chine entre dans une nouvelle ère de soutien à sa croissance», ont-ils poursuivi en voyant dans ces deux annonces des facteurs de soutien aux indices européens.

Confronté aux effets de la guerre commerciale que lui a déclaré Donald Trump, le gouvernement chinois s'est résolu à des mesures de soutien à l'économie, reléguant au second plan la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

Les indicateurs d'activité «PMI seront au centre de l'attention des investisseurs» alors que les marchés «ont commencé la semaine par une baisse» sous le coup des derniers déclarations de Donald Trump, a aussi observé Michael Hewson, un analyste de CMC Markets.

Critiques à l'égard de la Réserve fédérale américaine, accusations de manipulation de leur monnaie contre la Chine et l'Union européenne ou mise en garde violente contre l'Iran, le dirigeant américain n'a pas lésiné sur les attaques depuis vendredi.

À l'étranger

Les Bourses de Hong Kong, Shanghai et Shenzhen ont fini en hausse mardi, l'attention des investisseurs se concentrant sur une semaine de publication de résultats d'entreprises même si les tensions commerciales qui opposent les Etats-Unis et la Chine persistent.

Confronté aux effets de la guerre commerciale que lui a déclarée Donald Trump, le gouvernement chinois se résout à des mesures de soutien à l'économie, reléguant au second plan la lutte contre l'endettement et les risques financiers.

Pékin a fini par le reconnaître la semaine dernière: les droits de douane prohibitifs imposés par le président américain auront un impact sur la croissance chinoise, qui a déjà légèrement ralenti à 6,7% au dernier trimestre.

Face à ces «incertitudes extérieures», le gouvernement chinois s'est réuni lundi autour du Premier ministre Li Keqiang pour adopter une série de mesures fiscales et financières destinées à soutenir la demande intérieure, un changement bien accueilli par les places boursières chinoises, qui avaient dévissé ces dernières semaines avec le début des hostilités commerciales.

Les analystes ont salué ce changement, d'une politique d’austérité et de désendettement vers un stimulus donné à l'économie, attendu après une politique de restriction du crédit aux entreprises, qui a pesé sur les actions.

«Le désendettement reste une politique de moyen et long terme, mais la Chine doit maintenant trouver un compromis car le processus d'assainissement des bilans du semestre écoulé était assez pesant et a fait apparaitre beaucoup de risques», a observé Zhang Qun, analyste chez Citic Securities.

«L'économie subit clairement des pressions au ralentissement et avec l'impact venu de l'extérieur, la politique économique doit effectuer une recherche de compromis», a ajouté cette source.

La politique monétaire prudente ne sera «ni trop rigoureuse ni trop accommodante», avait averti lundi le gouvernement, alors que la banque centrale a déjà réduit à trois reprises les ratios de réserves obligatoires des banques cette année.

Les autorités chinoises devaient déjà jongler avec des priorités contradictoires: assurer la transition de la seconde économie au monde vers une ère de croissance plus modérée, tout en donnant un coup de balai, un peu perturbateur, dans son nébuleux système financier. L'équilibre est devenu d'autant plus difficile à trouver que le Président américain Donald Trump a imposé des barrières douanières.

Des produits chinois de différents secteurs (automobile, informatique, aéronautique...) se heurtent depuis le début du mois à des droits de douane prohibitifs aux États-Unis, à hauteur de 34 milliards de dollars d'importations annuelles.

Pékin a répliqué avec des mesures du même montant visant les exportations américaines mais Donald Trump a menacé vendredi de frapper à terme la totalité des importations en provenance de Chine.

Le régime communiste va accélérer son rythme d'émission «d'obligations spéciales» en faveur des projets d'infrastructures des collectivités locales, d'un montant total de 1350 milliards de yuans pour cette année. Il «intensifiera ses efforts» pour attribuer une enveloppe de prêts de 140 milliards de yuans (26 milliards $CA) à 150 000 petites entreprises chaque année.

Le message a été «clair et sonore», a commenté la banque d'investissement Nomura dans une note de recherche, qui prévoit que Pékin renforce «le stimulus fiscal et l'assouplissement du crédit dans les prochains mois».

L'analyste Zhang Qun voit dans ces annonces du gouvernement chinois un «signal très important», qui pourrait annoncer un rebond de la Bourse.

À l'agenda

Mercredi, le dossier commercial sera de nouveau au centre de l'actualité, avec la rencontre à Washington entre MM. Juncker et Trump, mais dans l'intervalle les investisseurs vont s'intéresser aux chiffres d'activités PMI en juillet en zone euro et aux Etats-Unis.

Le rapport trimestriel de la BCE (Banque centrale européenne) sur les conditions de crédit en zone euro est également à l'agenda.

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