Pourquoi la Banque du Canada ne doit pas abaisser encore ses taux

Publié le 12/06/2015 à 11:51

Pourquoi la Banque du Canada ne doit pas abaisser encore ses taux

Publié le 12/06/2015 à 11:51

Par Yannick Clérouin

Plusieurs observateurs ont récemment dit s’attendre à une nouvelle baisse du taux directeur au Canada compte tenu de la faiblesse de l’économie du pays au cours des derniers mois. Mais l’économiste Benoit P. Durocher, de Desjardins, voit les choses d’un tout autre oeil.

Réagissant aux données publiées vendredi matin par Statistique Canada portant sur la situation financière des ménages du pays, M. Durocher croit que même si la performance de l’économie du pays est décevante, «la Banque du Canada devrait hésiter grandement avant de décréter une nouvelle réduction de ses taux d’intérêt directeurs de crainte de stimuler davantage le crédit».

Endettement record...ou presque

Bien que les consommateurs se soient montrés plus prudents au premier trimestre en recourant moins au crédit à la consommation, leur niveau d’endettement est demeuré près de son sommet historique.

Le ratio de la dette contractée sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible, principal indicateur du degré d’endettement des ménages, s’est établi à 163,25%. C’est mieux que le ratio de 163,59% enregistré au quatrième trimestre, mais comme le souligne l’économiste de Desjardins, «on ne peut pas vraiment dire que la situation de l’endettement des ménages s’est améliorée».

Dans le cadre de la publication de la Revue du système financier publiée jeudi, la Banque du Canada a indiqué que selon l'évaluation semestrielle des faiblesses potentielles et des risques au système financier, la forte correction des prix du pétrole rend le pays plus vulnérable à tout événement significatif qui pourrait entraîner des pertes d'emplois généralisées et une baisse des revenus.

«Les conséquences réduiraient la capacité des Canadiens d'assurer le service de leurs dettes et pourraient entraîner une correction généralisée des prix des maisons», a ajouté la banque.

On peut déjà constater l’effet domino de la chute des prix de l’énergie sur le bilan des ménages dans les provinces de l’Ouest. Dans un rapport trimestriel publié en début de semaine, l’agence Equifax Canada a dit commencer à constater une augmentation du taux de défaillance dans les riches provinces de l’Alberta et de la Saskatchewan.

«Les prix du pétrole et les perspectives économiques futures font encore l'objet de débats, mais l'endettement moyen et le goût des consommateurs pour le nouveau crédit sont encore en hausse. À ce stade, une surveillance minutieuse est plus importante que jamais», a dit Regina Malina, directrice principale, Idées décisionnelles à Equifax Canada.  Lisez notre texte Les Québécois plus prudents que les Canadiens au premier trimestre.

La banque centrale tiendra sa prochaine réunion le 15 juillet. Laura Cooper, économiste chez RBC, croit pour sa part que le prochain geste de la Banque du Canada sera une hausse du taux directeur. Mais cela ne se produira pas avant la mi-2016, à son avis.

 

 

 

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