La faiblesse de l'économie pave la voie à une nouvelle baisse des taux

Publié le 29/05/2015 à 11:59, mis à jour le 29/05/2015 à 21:45

La faiblesse de l'économie pave la voie à une nouvelle baisse des taux

Publié le 29/05/2015 à 11:59, mis à jour le 29/05/2015 à 21:45

Par Yannick Clérouin

Photo: Bloomberg

La pire performance trimestrielle de l’économie canadienne depuis la récession de 2008/2009 lors des trois premiers mois de 2015 pave la voie à une nouvelle baisse du taux directeur dans les mois à venir.

C’est du moins l’avis de certains observateurs, dont Sébastien Lavoie, économiste en chef adjoint chez Valeurs mobilières Banque Laurentienne. «Les données décevantes [le PIB a reculé de 0,6% au premier trimestre, tandis que les économistes visaient une faible augmentation] confortent notre opinion à l’effet qu’une baisse de 25 points de base du taux directeur aura lieu à la fin de 2015», écrit-il dans une note publiée vendredi matin.

Paul Ashworth, économiste en chef nord-américain pour le cabinet indépendant Capital Economics, abonde dans le même sens. «Dans l’ensemble, la faiblesse évidente déclenchée par la chute des prix du pétrole renforce notre opinion que la Banque du Canada devra abaisser ses taux d’intérêt une fois de plus avant la fin de l’année.»

Benoit P. Durocher, économiste chez Desjardins, n’est pas aussi catégorique en ce qui a trait à l'évolution du taux directeur, mais estime que les chiffres publiés vendredi changent la donne. «À la lumière des données dévoilées aujourd’hui, la probabilité d'une nouvelle baisse de taux est plus grande que ce que tous les observateurs croyaient il y a quelques jours», nous a-t-il expliqué en entrevue.

Ce n’est pas tant le fait que le PIB a reculé que l’ampleur de la baisse qui a surpris les économistes, dit M. Durocher (voir tous les chiffres dans les graphiques ci-dessous).

2015: les prévisions de croissance fondent

Compte tenu de la contreperformance de l’économie canadienne au premier trimestre, le scénario de croissance de la Banque du Canada pour 2015, qui table sur une hausse de 1,9% du PIB, apparaît maintenant difficile à atteindre, note Sébastien Lavoie.

L’institution dirigée par Stephen Poloz devrait donc abaisser ses prévisions de croissance pour l’économie du pays et modifier son discours à l’égard des taux d’intérêt lors de la prochaine réunion des dirigeants de la Banque centrale, prévue le 17 juillet.

Krishen Rangasamy, économiste pour la Banque Nationale, a de son côté déjà abaissé ses prévisions de croissance pour 2015. Il anticipe désormais que le PIB du pays croîtra à un rythme de 1,8% cette année, plutôt que les 2% visés initialement.

Douglas Porter, économiste en chef chez BMO, est plus pessimiste: il a réduit sa prévision de croissance à 1,5%, ce qui constituerait le plus faible rythme de croissance pour l’économie du pays en trois décennies si on fait abstraction des périodes de récession. M. Porter est aussi d’avis que la banque positionnera son discours davantage vers une baisse des taux d’intérêt plutôt que vers une hausse.

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