Le froid, la bourse et la Fed

Publié le 13/03/2015 à 09:15, mis à jour le 13/03/2015 à 13:12

Le froid, la bourse et la Fed

Publié le 13/03/2015 à 09:15, mis à jour le 13/03/2015 à 13:12

Par Jean Gagnon

Le froid qui a frappé le nord-est des États-Unis cet hiver semble avoir nui grandement aux ventes aux détail. (Photo: Bloomberg)

À en croire les chiffres des ventes au détail pour le mois de février, les Américains n’ont pas voulu braver le froid. Le ventes au détail ont diminué de 0,6% en février, alors que l’on attendait plutôt une hausse de 0,3%.

Les ventes au détail semblent engagées sur une très mauvaise tangente. En effet, la baisse de février arrive après un recul de 0,8% en janvier et de 0,9% en décembre.

Pour le résultat de février, on blâme les ventes d’automobiles et de pièces qui ont diminué de 2,5%. «D’autres éléments du rapport montrent aussi des signes inquiétants. Principalement la consommation discrétionnaire. Excellent indicateur de l’humeur des consommateurs, elle est à la baisse de 0,9% en février, la pire performance en 13 mois», indique Matthieu Arseneau, économiste principal chez Financière Banque Nationale.

Cette attitude des consommateurs surprend d’autant plus que les chiffres de l’emploi ont encore excédé les attentes en février. Il est donc plausible que ce soit le temps froid, car février 2015 s’est avéré le mois le plus froid dans le nord-est des États-Unis depuis 1934. «Les chances sont que les dépenses des consommateurs vont rebondir dès le mois prochain», conclut l’économiste de la FBN.

L’excuse de la température est reprise par d’autres. «Il est de plus en plus évident que les conditions météorologiques difficiles auxquelles ont été exposées plusieurs régions des États-Unis depuis le début de l’hiver ont amené les consommateurs à demeurer à la maison», dit Francis Généreux. économiste principal chez Desjardins. À preuve, les ventes des services de restauration ont reculé de 0,6%. Et surtout, les ventes des centres de rénovation ont chuté de 2,3%.

«Les ventes au détail sont sur une tendance négative inquiétante», reconnait toutefois M. Généreux. «Mais si l’on accepte le fait que la température a joué un rôle important, on peut s’attendre à ce qu’un rebond survienne tôt ou tard, car c’est ce que suggèrent les indices de confiance et la croissance de l’emploi», croit-il lui aussi.

Mais l’économiste constate également que ces résultats n’ont rien pour simplifier la tâche de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui se réunira le 18 mars. C’est que lorsque les nouvelles sont bonnes, comme pour l’emploi vendredi dernier, la bourse en souffre (S&P 500 en baisse de 1,5% durant la séance). Mais quand elles sont mauvaises, comme pour les ventes au détail d'hier, la bourse rebondit (S&P 500 en hausse de 1,25%).

La performance de la bourse semble dépendre de la décision de la Fed de hausser les taux d’intérêt. Ainsi les facteurs qui nous rapprochent de ce moment ont un impact négatif sur la bourse, et ceux qui nous en éloignent un effet positif.

«Jusqu’à tout récemment, la Fed semblait tentée de laisser tomber la notion de - patience - de son communiqué, ce qui ouvrirait la porte à une hausse de taux juin», dit Francis Généreux.

Mais le fera-t-elle à sa prochaine réunion mercredi prochain, ou préfèrera-t-elle attendre que les consommateurs soient moins frileux?

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